Laissez venir à moi les petits enfants..., c'est l'histoire d'une manipulation, d'un conditionnement. Ou comment l'enfant qui naît est (dé)construit dès le départ par le système. Qu'on l'appelle Dieu, le Marché, la pub, etc...

Laissez venir à moi les petits enfants...., est une pièce sur les enfants, sans enfant. Un être humain posé, là, supposé être libre, mais constamment gavé de marques, de références aux dessins animés ou aux people, comme s'il avait constamment besoin de repères pour vivre ce qu'il croit être sa vie et ses choix. Comme si, en, dehors du vide qui le compose, il n'était rien d'autre qu'un récepteur de repères imposés par le système.
Une sorte de pâte à modeler, façonnée pour correspondre à une norme.

Laissez venir à moi les petits enfants...., est une expérience sur l'absence de liberté, le conditionnement dont nous sommes tous victimes, le plus souvent consentantes.

Comme il s'agit d'une expérience, il y aura des laborantins. Des laborantins, qui, parfois, se feront acteurs. Les acteurs ne seront pas auteurs. Il ne feront que jouer leur vie. Pantins manipulés parfois par un marionnettiste, de la musique, ou la télévision.

Le jeu théâtral sera le plus souvent ennuyeux. Absurde. Ridicule. Drôle. Inintéressant. Pourtant, de grands textes seront joués. Jules Ferry. Rousseau. Des extraits de textes sociologiques ou psychologiques sur l'influence de la publicité, le développement de l'enfant, les principes de l'éducation populaire.

Ces grands textes seront parasités par les laborantins. Qui feront l'apologie des marques. De Maya l'abeille ou de Candy. Qui, notamment à travers la télévision, capteront beaucoup mieux l'attention du public que ces grands textes, alors qu'il ne feront qu'asséner des nouvelles issues de tabloïds.

Le public sera venu pour voir du théâtre, il aura été captivé par la télévision, la vulgarité, la bassesse et le néant des laborantins. L'enfant naît au monde, un monde plein de promesses, mais devient vide et définitivement borné (mort-né?).

Laissez venir à moi les petits enfants..., c'est l'histoire du passage, dans l'occident, d'un système religieux qui imposait son mode de pensée dès l'enfance, à un mode de pensée libéral et matérialiste qui fait la même chose. C'est l'histoire de l'emprisonnement intellectuel de chacun d'entre nous.