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La Nuit juste avant les forêts

mise en scène Catherine Marnas

: Présentation

Iljir Selimoski a grandi au pied d’une H.L.M., au bout des pistes d’Orly, aux portes du monde : un quartier, la cité et ses immigrés des cinq continents. Il est tombé comme par accident dans le théâtre, par un de ces accidents qui créent du sens à la vie, en lisant La Nuit juste avant les Forêts, première pièce revendiquée par Bernard-Marie Koltès. Cette œuvre singulière, écrite d’une seule longue phrase, musicale, rythmée par l’urgence de la parole, est un poignant appel à l’autre - inconnu anonyme, abordé un soir par un étranger anonyme qui parle pour le retenir.


“Étant moi-même fils d’immigré (de Macédoine), je connais ses mots, je les entends, je les comprends comme une musique familière et je sais combien il est difficile de se sentir étranger dans son propre pays.” (Iljir Selimoski)


Depuis des années Iljir porte cette parole en lui et la livre comme une confession, comme un cadeau très personnel, à ceux qui comptent dans sa vie : c’est ainsi qu’il a dit ce texte à Catherine Marnas, grande connaisseuse de l’œuvre de Koltès, qui a aussitôt reconnu en Iljir cet étranger créé par Koltès. Elle le dirigera donc, avec l’exigence, la générosité et l’engagement qu’on lui connaît, dans cette aventure de vie autant que de théâtre que représente pour Iljir la nécessité de délivrer cette parole inouïe, pour la première fois, sur une scène de théâtre. À sa façon bien à lui.




Je suis né au bout des pistes d'Orly, dans une HLM, un quartier, la cité, des immigrés des cinq continents, aux portes du monde. Tel un météorite qui se laisse choisir, j'ai atterri au théâtre. J'étais apprenti comédien lorsque j'ai rencontré l'œuvre de Koltès et son écriture si particulière. J'ai voulu être totalement au service de ce poète céleste qui disait : « ...j'ai seulement envie de raconter bien, un jour, avec les mots les plus simples, la chose la plus importante que je connaisse et qui soit racontable, un désir, une émotion, un lien, de la lumière et des bruits, n'importe quoi qui soit un bout de notre monde et qui appartienne à tous ». La nuit juste avant les forêts, a été écrite en 1977. C'est le premier texte théâtral revendiqué par l'auteur. C'est une tentative très particulière, un quasi-monologue, chose très importante dans l'œuvre de Koltès.


Dans cette «parlerie», «le passant solitaire» insiste constamment sur le fait qu'il est étranger, qu'il vit et vient d'un monde étranger et je me suis dit que c'était cela que je voulais raconter. Etant moi-même fils d'immigré (de Macédoine), je connais ses mots, je les entends, je les comprends comme une musique familière et je sais combien il est difficile de se sentir étranger dans son pays !


Iljir Selimoski




«Un homme, assis à une table de café, tente de retenir par tous les mots qu'il peut trouver, un inconnu qu'il a abordé au coin d'une rue, un soir où il est seul. Il lui parle de son univers. Une banlieue ou il pleut, ou l'on est étranger, on l'on ne travaille plus, un monde nocturne qu'il traverse, pour fuir, sans se retourner, il lui parle de tout et de l'amour comme on ne peut jamais en parler, sauf à un inconnu comme celui-là, silencieux, immobile »


Bernard Marie Koltès

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