Pour nous, auteurs, metteurs en scène, responsables des relations publiques, programmateurs, attaché(e)s de presse, elle est au cœur de nos désirs, de nos illusions, de nos rêves. Nous voulons l’émouvoir, l’émerveiller, la distraire, l’emporter, la séduire et la convaincre. Mais pour elle, qui somme-nous ? Quelle place occupent nos spectacles dans son quotidien et son imaginaire ?

A travers ce personnage pour le moins théâtral, Joël Dragutin a voulu révéler les contradictions, drôles ou tragiques, qui traversent le monde du spectacle et des arts en général. Sautillant d’un factice produit de luxe pour happy few à une authentique réussite artistique, la spectatrice, saturée de sollicitations culturelles, ne sait plus s’il faut consommer, admirer ou se révolter. Sa naïveté, son besoin sincère d’émotions réelles, son envie légitime d’explorer tant l’art contemporain que les œuvres du répertoire, se perdent dans l’hédonisme festif envahissant qui brouille tous nos repères, ne tolère plus le regard critique fécond, parce que ce monde a les plus grandes difficultés à se projeter dans l’avenir.
Nous aimons le courage d’exploratrice de ce personnage et cet impromptu lui est dédié.