La pièce "La putain de l'Ohio" de Hanokh Levin est magnifiquement poétique et dévastatrice en même temps. Dépouillant toute dignité, Levin nous laisse avec les dures réalités de l'amour, du sexe, du vieillissement, de la mort, voire de la condition humaine, thèmes omniprésents dans cette pièce sur un mendiant, son fils, et son objet du désir. Rien que ça ! Le langage de Levin est typique : cru(el). Mélange facétieux entre comédie, burlesque, farce et drame.

C'est l'anniversaire du père. 70 ans ! Avant de mourir, il aimerait s'offrir les services d'une prostituée, si possible gratuitement, mais son sexe en a décidé autrement ! Il va y laisser son pantalon. La prostituée, elle, va refuser de le rembourser. Le fils l'implore de quitter ses rêves et de s'adonner plutôt à des activités de son âge, et pourquoi pas, au passage, de lui offrir la putain et de lui avouer un testament juteux. Ainsi commence la quête pour la putain de l'Ohio, qui est tellement riche qu'elle ne prend pas d'argent et n'a plus besoin de clients...

Si la devise de l'Ohio est "Avec Dieu, tout est possible", celle de la pièce serait "Avec le rêve, tout est possible", peut-être même de rater de vivre sa vie à trop vouloir courir après des chimères !