: Présentation
Dans sa cuisine, Marguerite Steinheil s’exerce à son occupation favorite, la conception d’un plat sophistiqué “Les écrevisses à la Présidente” ! Toujours plus raffiné, toujours plus succulent, celui-ci maintient son entraînement à l’art de se remémorer dans la métaphore, tous ces moments délicieux où la vie de ses intimes fut à portée de perversité ! Que ce soit le président Felix Faure mort dans ses bras, au cours d’une rencontre galante à l’Elysée en 1899, que ce soit son propre mari et sa mère étrangement assassinés en 1908 alors qu’elle était retrouvée elle-même ligotée et bâillonnée par son valet de chambre !
Marguerite Steinheil fut surnommée “La Sarah Bernhardt des Assises”, tellement sa fascination fut grande sur le jury et les magistrats qui l’acquittèrent en 1909 dans des applaudissements frénétiques !
Vivante ! Marguerite Steinheil est vivante ! Elle a menti. Elle s’est vendue. Elle a trahi.
Elle a fréquenté les alcôves lambrissées du pouvoir. Elle a surmonté le scandale le plus licencieux de la troisième République. Elle a survécu à la très mystérieuse et très sanglante affaire de l’impasse Ronsin.
A la force du poignet, elle est devenue l’honorable, la richissime Lady Robert Brooke Campbell Scarlett-Abinger, baronne et pairesse d’Angleterre.
Alors elle cuisine. Obstinément elle cuisine. Avec jubilation. Avec hargne.
Juste pour nuire encore un peu.
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