: Mot de l’auteur
Les personnages, une fois livrés aux mots d’un livre, n’appartiennent plus à leur seul auteur,
ils s’offrent à l’imagination et à l’interprétation des lecteurs, et plus encore à celles des
comédiens qui se penchent sur eux pour leur prêter leur corps, leur voix. Il en est ainsi
avec La Pleurante des rues de Prague, que Claire Ruppli a prise par la main, ou, plus
exactement, a «incorporée». La Pleurante est une géante au corps massif, vêtue de
haillons qui enveloppent son corps immatériel, tissé de larmes, et qui
marche à pas lents en claudiquant profondément; la comédienne
est toute menue, et elle a l’énergie de la «chèvre de Monsieur
Seguin» (un de mes personnages littéraires préférés),
une énergie à la fois ludique, follement éprise de liberté, et tragique.
Cette différence d’apparence est pulvérisée par, précisément, l’énergie de la cabrette Claire
Ruppli qui donne à la Pleurante une présence vive, insolite, vibrante. Pour avoir assisté plusieurs
fois à son spectacle, j’ai pu apprécier l’intimité que la comédienne a créée avec son personnage,
son intelligence du texte, sa rigueur, et admirer son inventivité chaque fois renouvelée.
Sylvie Germain
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