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La Lune des pauvres

mise en scène Virginie Fouchault

: Présentation

La Lune des Pauvres est une tragédie baroque pour trois personnages portée par un choeur poétique et musical. Dans ce road-movie, on rencontre deux types qui font la route, qui font la manche, s’arrêtent un jour ou deux, puis repartent. L’un d’eux n’aime pas qu’on le touche même le vent et regrette le porche de Besançon, l’autre lit comme un TGV et ferait bien la peau aux riches avant qu’il ne soit trop tard. De cette errance naît une rencontre inattendue. Celle d’une femme, figure de l’espérance, qui vient là pour aimer une dernière fois...


Note d’intention de Virginie Fouchault


La Lune des pauvres c’est avant tout une écriture, une langue à apprivoiser, à mettre en bouche, à faire sonner. Son rythme, ses ruptures, le choix des mots, ses retours à la ligne sont autant d’indications qui mènent naturellement à chacun des personnages. Elle montre le chemin exact de la pensée, de l’obsession comme chez Jean-Luc Lagarce. Aucune figure n’est ici psychologique ou caricaturale. Pinaille est guidé par la faim, Vrogne par la colère, Angela par l’amour et le choeur a le souci du détail, du zoom comme dans la photographie. La langue est poétique mais jamais édulcorée. Elle est organique et nécessaire. Chacun des personnages a sa façon d’être vivant, sa façon de recevoir la réalité, de s’en débrouiller ou de s’en échapper. Il n’est donc pas question pour nous de dépeindre la réalité. Quelle réalité ? Pinaille et Vrogne passent leurs journées ensemble pourtant chacun a sa propre perception du réel. Pour cette raison, nous avons fait le choix d’un espace scénographique troublant dans ses contours : le sol n’est pas droit. La pente est présente en permanence. L’image est entre la photo et la peinture. Dans son apparition même, la photo est ambiguë. Elle peut être déclenchée par un mot, un regard, un mouvement. Elle est alors la projection de tel ou tel personnage. Mais elle n’est jamais l’illustration d’une réalité. Le son lui aussi se balade dans ces différentes textures. Il s’éloigne, se fond, se rapproche, entête… Jean-Pierre Siméon joue avec cette ambiguïté en permanence. Le choeur est très concret puis soudain bascule dans un imaginaire cinématographique (on perçoit les zooms, les ralentis, les travellings, les mises au point) un imaginaire mythologique (la pluie qui coule d’un balcon se transforme en pluie de sang)… ce trouble de la réalité s’intensifie à l’arrivée d’Angela Mullins. Est-elle bien cette femme rencontrée dans un café par l’un des personnages ? Ou la proposition onirique d’un personnage à un autre ? Et si on jouait à être amoureux. La mise en scène ne figera rien là non plus. Angela doit être, tout à tour, songe et réalité.

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