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La Lune des pauvres

mise en scène Didier Kerckaert

: Présentation

Vrogne et Pinaille sont des exclus de notre société ; ils vivent en marge de leurs contemporains, sur la route. La débrouille, les disputes mais aussi leur solidarité face à leur dénuement constituent leur quotidien et ils avancent dans la vie comme ils peuvent, sans but.
Un jour, au hasard de leur errance, ils rencontrent l’amour et une nouvelle raison de vivre en la personne d’une jeune et jolie étrangère. Le duo devient trio, tout semble possible. Ils peuvent désormais choisir de quel côté leur existence va basculer.




Entre l’amour et l’horreur, juste la place d’un monde, le nôtre, abîme dont nous avons, hommes de peu, tout tenté. Et comment se fait-il que, lorsque passe une espérance, on lui fasse la peau comme des voyous ivres dans le fond d’une impasse tuent et retuent leur seule raison de vivre ?


La lune des pauvres est une tragédie baroque. C’est l’histoire de deux types, braves et vulgaires, voués au non-lieu de leur pauvreté, fort embarrassés de cette immérité beauté qui leur tombe entre les mains, l’étrangère ironique et tendre qui vient là pour mourir. Ils s’y prennent comme des manches et la tuent au hasard, sans savoir s’ils l’aimaient.


C’est pathétique et bête comme la colère du fou qui hurle contre la pierre où il s’est brisé l’orteil. Mais dans toute colère il y a de la grandeur, non ?


Jean-Pierre Siméon




Notes de mise en scène


La lune des pauvres fonctionne comme une tragédie contemporaine en ce sens que tout y est raconté avant le déroulement de l’action. Mais bien que nous sachions ce qui va arriver, nous sommes comme suspendus à quelque chose d’inexplicable.


La pièce est également très cinématographique. A l’instar du Looking for Richard d’Al Pacino, elle propose, via l’errance des personnages, de nombreux lieux d’action. Un des aspects du travail consistera à imaginer le lieu idoine et unique dans lequel se dérouleront tous les épisodes de ce « Road Movie » ; un endroit à la fois concret et poétique, invitant l’imagination à construire ces fictions. Le spectacle sera donné dans la cage de scène nue (où il y a quatre murs si l‘on compte ce fameux quatrième mur du théâtre), dans une configuration qui induira et la proximité, et le partage : deux murs pour les acteurs, deux murs pour les spectateurs.


On pourrait imaginer que nous sommes dans un foyer du Secours Populaire où les résidents, à la suite d’un stage de théâtre, font devant les autres la présentation de leur travail sur le thème : « Peut-on représenter sur scène, avec suffisamment de crédibilité, le spectacle de la misère et de la pauvreté ? » Il faut en effet se poser la question du statut dramaturgique des protagonistes ; sont-ils réels ou sont-ils joués ? C’est pourquoi nous conterons dans cette « lune des pauvres » l’errance des personnages mais aussi, pensant à Pirandello, celle des comédiens et situerons la pièce, à ce niveau là aussi, entre fiction et réalité.


Les personnages sont d’inspiration brechtienne : ce sont les jumeaux de Chaplin et de Buster Keaton. L’univers de Beckett est présent également car on peut voir, chez Vrogne et Pinaille en particulier, la figure du clown métaphysique en attente de sens ou tout simplement d’un regard. Quant au chœur il est à la fois le metteur en scène, le maître du temps et la voix de la société.


Didier Kerckaert – Juillet 2004

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