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La Lune des pauvres

mise en scène Jeanne Mathis

: Présentation

Jean Pierre Siméon, un poète parmi les plus respectés.
Une langue brute, brutale même parfois, et raffinée ou subtile ou pure comme un chant grégorien.
Deux hommes oubliés là - dans la rue - dans les allées - sous les portes. Puis une femme.
Un amour cru, suspendu, sans logique- un amour de paumés.
Une histoire à trois, plus un quatrième, le chœur qui fait le lien, qui dit le plain-chant de cette pleine lune.
Des personnages comiques par leurs ruses et leurs maladresses.
Une histoire drôle et une drôle d'histoire.




Jean Pierre Siméon, à propos de la pièce


« Entre l'amour et l'horreur, juste la place d'un monde, le nôtre, abîme dont nous avons, hommes de peu, tout tenté. Et comment se fait-il que, lorsque passe une espérance, on lui fasse la peau comme des voyous ivres dans le fond d'une impasse tuent et retuent leur seule raison de vivre? Appelez cela, si vous voulez, une tragédie, mais c'en serait alors la parodie sinistre, puisque le sang qu'on y répand n'a plus valeur de symbole : il bouillonne, il fume, et il pue pour de bon. Ou bien une tragédie baroque, parce que contaminée par le grotesque, le trompe-l'œil et l'esprit d'épicier (voyons, rapport qualité-prix, que coûte l'espérance ?).
A cette aune, La lune des pauvres est une tragédie baroque. C'est l'histoire de deux types, braves et vulgaires, voués au non-lieu de leur pauvreté, fort embarrassés de cette imméritée beauté qui leur tombe entre les mains, l'étrangère ironique et tendre qui vient là pour mourir. Ils s'y prennent comme des manches et la tuent au hasard, sans savoir s'ils l'aimaient. C'est pathétique et bête comme la colère du fou qui hurle contre la pierre où il s'est brisé l'orteil.
Mais dans toute colère il y a de la grandeur, non ? »


Jean-Pierre Siméon




Notes de mise en scène


« Au travers d’une écriture poétique, judicieusement ponctuée de répliques tranchantes, qui prêtent à sourire, Jean-Pierre Siméon nous transporte dans une sorte de huis clos où le Destin résonne comme une puissance invisible. Histoire à la fois lyrique et beckettienne, qui nous renvoie l’image d’une société que nous reconnaissons bien pour en faire partie. L’auteur raconte la pauvreté sans tomber dans le piège de l’apitoiement, mais plutôt avec un regard lucide, qui évite les récifs d’un manichéisme où l’homme ne serait plus qu’une image figée, dépourvue d’âme. Raconter l’autre, avec tout ce que cela comporte de doutes, de changements, d’amour et pourquoi pas d’espoir…
Raconter aussi l’errance, non pas comme une fuite, mais plutôt comme une quête, cheminement nécessaire aux êtres, au milieu des villes anonymes, au milieu du silence de la nuit… puis atteindre la mer, lieu infini et éternel, où l’empreinte de l’homme est vouée à disparaître.
Là, s’arrêter, et dans un dernier souffle vivre… »


Jeanne Mathis




Scénographie


Espace urbain - espace industriel
Espace ouvert - espace vide
Là-bas la campagne et la mer, surtout la mer.
Pour s’y baigner, pour son remugle, pour ses colères
Intérieur et extérieur tout à la fois, clos et sans limite
Le voyage et l’immobilité
Il ne représente rien : il est un état du monde
Le monde de Vrogne et Pinaille : rugueux, laid, beau, indéchiffrable, pas fait pour eux.
Des murs - certains étayés ou incomplets - le temps se voit - construction – démolition.
Des trouées – portes branlantes – un fond sans fond : une bâche plastique.
Graffitis – inscriptions – tags : Jean-Michel Basquiat
La langage mauvaise herbe envahit les murs – la poésie dévore les lieux d’abandon.
Et de l’eau
Ca coule doucement – invisiblement
Et la lumière change. Le personnage du chœur l’évoque à chacune de ses interventions. Le chœur aime bien barbouiller avec la lumière : chromos, pastels ou lumière de déréliction, lumière de métal gris




Son



Création sonore. Le son sera traité, comme l’eau. Il suintera.
Il colle à la peau. Sons du monde – superpositions – fragments indéchiffrables de musiques – de langues étrangères – de l’étranger.
Quand tout dort , un poste de radio crachote pour rien et pour personne dans un coin, comme les fils à haute tension qui grésillent. Ca fait bizarre quand on passe dessous.

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