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La Double inconstance

+ d'infos sur le texte de  Marivaux

: Présentation

Silvia aime Arlequin et Arlequin l’aime en retour. Leur affection sincère semble être faite pour durer toute la vie, jusqu’à ce que le Prince, tombé amoureux de Silvia au cours d’une partie de campagne, décide de faire enlever les deux villageois et de les séquestrer à la cour. Avec la complicité de Flaminia, de Lisette et de Trivelin, domestiques à sa solde, il va tout mettre en œuvre pour tenter d’éloigner les amants l’un de l’autre. Et y parvenir. Lorsque la comédie s’achève, Arlequin est tombé amoureux de Flaminia et les noces de Silvia et du Prince sont annoncées. Cette « double inconstance » n’est pourtant pas gagnée d’avance. D’abord totalement réfractaires aux manigances de la cour, les tourtereaux ne vont que très lentement se laisser séduire. Habilement, les courtisans vont flatter leur orgueil, titiller leur ego. Silvia se montrera sensible aux robes qui lui sont offertes et Arlequin charmé par les mets qu’on lui sert. Eux qui ignoraient tout du paraître vont commencer à se préoccuper de l’image qu’ils renvoient. A leur corps défendant, ils finiront par se laisser corrompre par les ors de la cour. Il y a du « Secret story », du « Black mirror » dans cette « Double inconstance ». Enfermés, surveillés, émotionnellement éprouvés voire carrément manipulés lors de confrontations scénarisées d’avance, on croirait Silvia et Arlequin engagés dans une émission de télé-réalité ou dans une série diffusée sur Netflix. Et de fait, Jean-François Demeyère a choisi d’aménager la scène en un large plateau de télévision. Les caméras, les écrans et les moniteurs ont envahi l’espace de jeu. Les spectateurs assis face à face, de part et d’autre du plateau, assistent à un ébouriffant match de catch médiatisé, sur un ring où chacun s’observe en permanence et où tous les coups sont permis. Le spectacle parle avec brio de la surmédiatisation actuelle du moi et de la relation de plus en plus narcissique que l’homme contemporain entretient avec lui-même. Auto-mises en scène sur Facebook, Instagram, Snapchat. Selfies. On n’en finit plus de se prendre pour des peoples. Si elle est d’abord une histoire d’amour, « La double inconstance » nous amène à penser le jeu de miroirs dont chacun de nous devient de plus en plus allègrement victime consentante et à vivre avec davantage d’authenticité.

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