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La Cage aux blondes


: Présentation

Ni dieu, ni maître, ni teinture


À Marilyn Monroe, incarnation de la « blonditude » et icône absolue, Joyce Carol Oates consacre en 2000 un roman biographique intitulé Blonde. Le compositeur John Cage quant à lui explique sa recherche musicale en évoquant des barreaux de prison qu’il n’aura jamais cessé de rogner pour se retrouver sans cesse dans des geôles plus vastes, prisons de conventions à détruire. Aujourd’hui, de ce côté-ci de l’Atlantique, les comédiennes, chanteuses et musiciennes Marie Payen et Aurélia Petit s’inspirent des cages de Cage, qui préférait les accidents poétiques aux calculs savants, et de la blondeur de Marilyn, asservie jusqu’à la mort au business monstre du spectacle hollywoodien. Blondes en cage sous des lumières de music-hall, elles foulent un plateau jonché de costumes et autres accessoires, sortis des malles du Théâtre National de Chaillot, entre autres déchets magnifiques de l’histoire du spectacle vivant. Armées d’une boîte à rythmes, d’une guitare électrique et de trésors d’inventions, Aurélia et Marie se font alchimistes. Objectif de leurs manipulations : dynamiter les cadres, abattre les codes, dégonfler les ego, transformer les accidents en instants bruts de théâtre. Comme Scapin sans maître, comme deux Bonnes sans Genet ni Madame, les actrices-performeuses recouvrent leur état sauvage de découverte et de création. Elles bidouillent jusqu’à la charpente de la fabrication du spectacle. Elles transforment l’espace théâtral comme les règles du jeu, en demandant notamment à trois metteurs en scène aux exigences différentes de venir tour à tour modeler leur Cage aux blondes. Objet libre, à la marge d’un classement définitif, la proposition s’appuie sur un texte cosigné par Aurélia Petit et Lazare Boghossian. Création collective, joyeusement chaotique, l’expérience de La Cage affranchit momentanément les créatures blondissantes, objets domestiqués, réceptacles souvent involontaires des projections les plus érotiques comme de la hargne des brunes complexées.


Pierre Notte




La Cage aux blondes c’est prendre les restes de tous les spectacles qu’on a vus, ou rêvés, et braver nos interdits profonds pour faire sur scène tout ce qu’on n’a pas osé faire dans les autres spectacles.


La Cage aux blondes est aussi venue du désir de proposer à plusieurs artistes dont on aime le travail de venir passer du temps à répéter avec nous et de laisser quelque chose, une idée, une demi-mise en scène, une indication. Ainsi sont passés Zakariya Gouram et Pierre Maillet l’année dernière… Nous attendons d’autres amis à l’automne.


Le refus des ayants droit de Jean Genet de nous céder les droits des Bonnes (nous avions l’intention d’en travailler des extraits), loin de nous faire l’effet d’un couperet, nous a fourni l’occasion rêvée d’ouvrir la cage et d’être plus proches de nous-mêmes en écrivant notre propre pièce.


Une pièce en forme de spirale, pour vous inviter à descendre au fond du puits, jusqu’au centre de la Terre, là où la perte d’orientation et de la notion de temps offre un champ vierge à toutes les réalités.


Marie Payen et Aurélia Petit

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