Jean Métégnier, est né d’un père creusois et d’une mère italienne ! Il a grandi à Sardent, il a joué sur ces blocs de granit qui déjà se trouvaient à l’abandon dans les bois ; sur la place de l’église il a escaladé plus d’une fois le nom du village en grosses lettres sculptées, sans savoir que, pour former le mot SARDENT, trois ouvriers italiens avaient choisi les premières lettres de leur prénom, celui de leur fils ou de leur bien-aimée… Jean Métégnier est avant tout musicien, mais un musicien pour qui la parole est une évidence, une nécessité. Dire, raconter, partager. Il glisse, mine de rien, des mots entre les notes pour nous conduire sur son chemin. Le Bal des Casse-cailloux chemine à travers les cultures, entre la grande Histoire et les récits de vie, entre souvenirs et mythologie moderne. La musique et les chansons portent l’évocation d’une galerie de personnages saisissants, drôles ou émouvants. Des hommes et des femmes qui se rencontrent, d’autres qui ont failli s’aimer… Des destins brassés par l’Histoire, entre espérance et désillusion, oubliés le temps d’un bal… Les “casse-cailloux” portent avec eux leurs outils et leur espoir d’un avenir meilleur, d’un amour à venir ou d’un retour au pays… Ils vont de chantiers en chantiers, transformant des boules de granit énormes en milliers de bordures de trottoirs envoyées dans les villes. Un travail de forçat, au fond des bois, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il gèle à pierre fendre ! S’ils chantent c’est parce que c’est plus fort qu’eux, et en plus, “ils dansent mieux que les Français… !”. Leur histoire n’est pas une histoire ancienne, c’est bien l’histoire intemporelle de ceux qui doivent partir. Le contexte de crise de l’entre-deux guerres fait écho au temps présent : ne vous y trompez pas, le petit village de Sardent, c’est bien le village du monde, et ce temps singulier des Italiens cogneurs de granit nous chante, mine de rien, une petite musique qui n’a rien de révolu…