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L'Idiot

+ d'infos sur l'adaptation de Kenza Jernite ,
mise en scène Kenza Jernite

: Présentation

Mettre en scène "L’Idiot", c’est procéder à une expérience où l’on isole ce qui apparaît comme absolue bonté, ou comme une forme de sainteté. Dans le roman de Dostoïevski, à l’endroit où l’on place la sainteté arrivent la folie et la mort. C’est précisément cette redoutable mécanique que nous voulons tenter d’approcher, en nous concentrant sur les quatre personnages principaux du roman : le Prince Mychkine, Rogojine, Nastassia Filippovna et Alaïa Epantchina, tandis qu'une narratrice et un narrateur se font les ordonnateurs facétieux de notre récit.


Que se passe-t-il quand la « ligne où le ciel et la terre se rencontrent », qui laisserait entrevoir une vie nouvelle, cesse d’être un horizon, pour devenir un cri de guerre chevaleresque ? Quand nos regards se fixent sur l’au-delà de l’humain, le chemin vers l’autre, entre fanatisme et amour abstrait de l’humanité, devient plus périlleux que jamais. Et c’est justement au théâtre, qui nous ouvre au sacré mais par le jeu des corps, que nous avons voulu faire l’expérience de cette périlleuse rencontre.


Sur scène nous voulons faire l’Idiot, c’est-à-dire mettre en présence des rythmes et des corps destinés à ne jamais s’accorder mais qui portent en eux l’idéal d’une union parfaite ; et nous voulons voir où cela nous mène. Car il s’agit, pour que cette union ait lieu, de croire à la grâce, mais à une grâce toute humaine, qui est justement celle du théâtre. Et pour cela, pour arriver à ces moments de rencontre où deux esprits et deux corps enfin se considèrent – ces moments qui manquent si douloureusement dans L’Idiot et dont l’absence précipite la catastrophe finale – nous avons appelé en renfort d’autres formes d’art. La musique, consolante et charnelle ; la peinture, qui nous aide à accorder ces corps sur scène mais qui nous offre aussi, à travers les figures mythiques et religieuses, un endroit commun.


A travers cet Idiot, c’est la possibilité d’être ensemble que nous interrogeons, et les comédiens, toujours sur scène, nous accompagnent dans cette quête en s’y jetant à corps perdus, sous le regard espiègle des narrateurs. Et si parfois, oubliant la parabole, ils jettent sur nous un regard, nous l’espérons bienveillant, honnête, et peut-être même à notre écoute.

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