: L'Homme debout
La Peste incarnée par un jeune opportuniste accompagné de sa secrétaire, surgit dans un pays où rien
ne bouge. Elle prend le pouvoir et met en place un régime totalitaire. Mais elle se trouve rapidement
confrontée à une résistance insolente, celle d’un homme, seul, révolté.
Celui-ci a compris que le pouvoir en place puise sa force dans la peur qu’il inspire, annihilant toute
pensée dissidente. Insoumis face à l’ordre établi, il oppose toute sa force solitaire à la puissance déployée.
Incapable de canaliser l’élan de liberté que ce jeune révolté menace de susciter, la Peste le tue et se
retire.
Tout devient alors possible… Mais ce possible est vite empêché par l’inertie collective. Et l’ancien régime
reprend sa place, au plus grand contentement de tous.
Avant de se retirer, la Peste annonce son retour prochain. « Si la cruauté révolte, la sottise décourage,
et les hommes (les révoltés), fatigués de voir la bêtise triompher, finiront par se taire, résignés. »
Camus écrit ici une farce satirique, sorte de tragédie-bouffe, qui n’est pas sans rappeler les frasques de l’Ubu roi de Jarry. Le ton burlesque étonne chez l’écrivain plus familier du genre sérieux et du « souci du réel ». Sous le visage de l’homme de raison apparaît ici celui de l’homme de théâtre aux élans romantiques et farcesques, resté fidèle à ses premières amours pour le théâtre.
État de siège est une pièce burlesque où la révolte gronde en coulisses – une satire jubilatoire des pouvoirs construits sur la peur.
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