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: Présentation

Dire ce qui fut et inventer ce qui sera (mais pas que) Quand parler du « travail » (celui que je confondais dans une version latine - il y a plusieurs années maintenant - avec une séance de torture dans un texte de Cicéron ou que j’adjoignais systématiquement à Sisyphe, malheureux supplicié à l’éternel labeur), donc quand parler du travail tient au ventre...


Es-ce un goût de l’espace du bureau ou de l’usine, comme un plaisir esthétique (goût qui m’entraîne vers les photographes Lars Tunbjörk ou Henri Cartier-Bresson, quand il photographie les chaînes chez IBM, en peinture vers Caillebotte ou Courbet on peignait plus le travail au XIXe siècle qu’au XXIe ?


Quand la lucidité revient, après quelques instants de sombre abattement, aidée par des producteurs attentifs, il s’agit de remettre délicatement en place tous les désirs. Il s’agit d’observer ce qui était mis en jeu dans cet embryon de spectacle, désormais à oublier, et ce qui fait maintenant la nécessité absolue de créer : le rire, parler du monde toujours mais enfin dans un éclat de rire, - après des moments éprouvants où harcèlement sexuel flirtait avec folie dans l’épisode Lenz, où fraternité, égalité et liberté étaient avouées en berne dans les épisodes On aura tout et Veillée de l’humanité. Le goût du jeu, c’est-à-dire cet esprit joueur qui fait construire des systèmes – depuis les 35 voitures d’_Embouteillage _jusqu’aux 3 épisodes de Roméo et Juliette ; l’équipe resserrée et recréée (retrouver Anne Girouard et Olivier Dutilloy ensemble sur le plateau) (avouer le bonheur de travailler des textes portés avec conviction 20 ans plus tôt par les mêmes comédiens et regarder ce que le passage du temps produit - j’avoue là un de mes plus cachés désirs-) ; évidemment la lutte, puisque le théâtre, c’est bien connu, est outil de révolution (je t’aime Révolution tu es ma folie positive, tu es ma poésie active, écrit presque en ces termes Jean Sénac) et bien sûr, on l’a vu, le thème du travail. Ingrédients réunis. Donc recette : pour les deux comédiens auxquels s’adjoindra un troisième, commander un texte à un auteur joueur, un oulipien, ou autre animal amateur de mots, et penseur du monde ; commander un texte dont le cadre sera l’entreprise - car on gardera l’usine pour l’adaptation prochaine pour le plateau, du roman d’Arno Bertina Des châteaux qui brûlent ; et pour s’amuser à construire et attiser le charbon brûlant qu’est l’esprit du programmateur qui cherche toujours à étonner, à ravir le spectateur et l’entraîner dans des aventures ludiques : joindre à cette commande made in 2020, deux pièces à succès (!) _L’Augmentation de Perec (made in 1968) et Débrayage (made in 1995). Ainsi on se retrouvera face à un « appareil » composé de trois éléments traitant, par le rire, du travail en entreprise. Et bien sûr, pour séduire l’esprit critique, observer ce que cette juxtaposition de textes explorant une même thématique, produit. Regarder le travail aujourd’hui avec Jacques Jouet et retrouver les racines de notre situation dans des textes écrits plus tôt. « Triptyque Entreprise. » Ou comment être de son temps, en faisant œuvre de développement durable par cette incorporation de deux épisodes (joués en « décentralisation » dans un dispositif scénique léger) importants de la vie de la compagnie -importants par ce qu’on a pu vivre avec les spectateurs lors des représentations - et en faisant œuvre de création par cette écriture du moment, interrogation du travail et du secteur tertiaire, posée à l’aune de deux textes qui ont aujourd’hui respectivement et respectueusement 50 ans et plus de 20 ans. Et finalement jouer en inventant des déclinaisons.

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