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L'Assemblée des femmes

+ d'infos sur l'adaptation de May Bouhada ,
mise en scène Mylène Bonnet

: Femmes pride

Voici donc les femmes décidées à prendre en mains le destin de la cité. Vêtues des frusques de leurs maris, elles se mettent en marche vers l’Assemblée – et l’on sait qu’elles en étaient exclues comme de toute vie publique et politique – pour établir une nouvelle constitution. Leur programme politique ? Instaurer la fin de toutes inégalités et mettre en commun tous les biens. « N’auront le droit de coucher avec de beaux hommes que celles qui, au préalable, auront accordé leurs faveurs aux moches et aux nabots ; et qui désirera la belle commencera par s’envoyer l’affreuse… »


Raconter L’Assemblée des femmes aujourd’hui, c’est venir gratouiller là où ça fait mal. Deux mille cinq cents ans après le pamphlet original, quelques décennies après le communisme et les luttes féministes, un constat s’impose : les femmes sont invariablement en première ligne quand il s’agit de subir les crises économiques, les révolutions et les guerres mais leur accès au pouvoir demeure relativement limité !


Notre Assemblée de femmes, décomplexée et paillarde, nous la souhaitons subversive comme le fut celle d’Aristophane. Elle n’aurait pu l’être si nous nous étions contentées de traduire. Nous avons donc délibérément redonné toute sa vigueur et sa résonance politique à ce texte, raillant à notre tour l’actualité, et titillant quelques idées reçues. Nous choisissons comme le bouffon de parodier pour dénoncer et de questionner pour alerter. Au-delà de l’esprit de contestation, les femmes de notre Assemblée portent le masque comique. Elles cristallisent les revendications politiques, économiques et culturelles du débat public sur l’égalité homme-femme : en elles les idées prennent corps et deviennent accessibles à tous.


La comédie d’Aristophane nous autorise un acte transgressif : traiter des problèmes sociaux par la figure du bouffon. Nous serons donc à l’endroit de la chair, de l’archaïque, du non-dit et du refoulé pour interroger cet obscur désir du pouvoir qui fait aussi vibrer les femmes. Assumer d’être la parodie de nous-mêmes pour rassurer l’humanité : oui, nous sommes de chair et de sang et nous voulons le pouvoir.

Mylène Bonnet

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