Neuf comédiens incarnent les dix-neuf personnages de la pièce.
Vingt-trois décors trouvent leur place dans la scénographie imaginée par Julien Peissel.
C’est un espace modulable qui se décompose et se recompose au gré de l’histoire. Des fenêtres animées par des stores évoquent les appartements d’une cité où chacun bénéficie d’un même appartement étriqué…
Prise dans son ensemble la scénographie évoque les lieux fonctionnels d’une ville d’aujourd’hui : aéroport, salle des fêtes, immeubles…
Au loin un horizon derrière un mur évoque un ailleurs possible, rêvé. On voyage d’un décor à l’autre comme dans un film. On passe du café à la cuisine, de l’aéroport à la cour d’immeuble, du cimetière au cinéma, du balcon du voisin à la chambre à coucher…
On vit la nuit, le jour. Les scènes se succèdent dans des ambiances toujours différentes, permettant de belles alternances des lumières : la piste de danse d’un Hilton, le clair obscur d’une salle de cinéma, un coucher de soleil sur la mer, une cuisine.
La musique accompagne la vie des personnages. Ils dansent, ils chantent. Ils écoutent la radio, regardent la télé, rêvent au cinéma. Leur univers se compose de chansons populaires et de rêves d’ailleurs. La bande son éclectique fait appel à Moby, Thelma Houston, Lucio Dalla, Luis Mariano, Texas, The Kills, Paolo Conte…
Mais le théâtre d’Hanokh Levin est avant tout un théâtre d’acteur. Chaque personnage transporte avec lui son décor, ses obsessions, son monde. Les dix neufs personnages remplissent notre espace mental et évoquent cette société qui fourmille autour de notre héros, Kroum, que toutes ces situations malgré le tumulte rendront à sa solitude, à ses doutes et à ses questionnements.