Aucun changement au titre de l'œuvre, seuls les prénoms des personnages sont modifiés.

Comme tous les vendredis, la famille s’est réunie. A l’extérieur, on entend les voix des manifestants du mouvement populaire opposé au gouvernement. Alors que la répression s’intensifie chaque semaine, le régime menace de représailles toute personne prônant la transition et le changement. Pourtant, depuis plus d’un an, la famille n’a de cesse de croire au changement, à la fin d’un monde et le début d’un nouveau, celui d’une vraie démocratie, de la paix et du droit à la différence.

Ce vendredi s’annonce comme tous les autres dans les rues d’Alger, la place de la Grande Poste sera bientôt rythmée par les manifestations. Cette place est devenue le symbole de la jeunesse restée sur leur terre, jeunesse combative, pacifiste et moteur de l’Algérie de demain.

Ce vendredi, pourtant, n’est pas comme les autres pour la famille. Ce matin, tous sont à la fois tendus et heureux à l’idée de retrouver LOUNES, le fils et frère aîné, qui s'est installer à Paris il y a 12 ans déjà. Lounès est parti seul, laissant les siens à Alger, traversant la méditerranée plein d’espoir de trouver en France ce que son pays ne pouvait lui offrir. Pour Lounès, c’était la France qui allait le sauver, et lui permettre d’être lui, d’écrire pour le théâtre et de se réaliser pleinement dans sa vie d’homme. Pour sa famille, et surtout pour son frère cadet, c’était au contraire à lui de sauver son pays en restant, en se battant de jour comme de nuit.

Ce Vendredi, à Midi, un avion de la compagnie Air France atterrit sur le tarmac de l’aéroport Houari Boumédiène après seulement 2h de vol. Si près des siens et pourtant si loin, Lounès tient pour seul bagage un petit sac à dos. Il est venu annoncer aux siens sa mort prochaine...