: Note d’intention d’Emmanuelle Laborit et Estelle Savasta
Épurer.
Puis accepter, parce que cela fait sens, que le
temps d’une scène tout soit trop.
Trop grand, trop fort.
Baroque peut-être.
Fuir le réalisme et traquer le pathos. Chercher la
distance des personnages qui s’épanchent.
Épaissir, avec le clown qui s’y cache, les
personnages volontairement étriqués.
Sortir l’interprète du réalisme troublant de son
personnage.
Chercher sa place dans l’espace comme on
chercherait celle d’un trublion ou d’une fée.
Que de langue des signes au français elle
chuchote ses traductions comme des secrets.
Que ses mots nous parviennent d’ailleurs que du
plateau.
Comme à nous aussi chuchotés.
Trouver la distance qui laisserait toute la place aux
personnages qu’elle traduit.
Jouer des confusions et des impossibles.
Créer un espace qui permette de laisser imaginer
une maison, son immensité et ses labyrinthes mais
s’éloigner à toute hâte du naturalisme.
Jouer des hauteurs et des niveaux pour que cet
espace devienne ludique.
Jouer aussi des proportions et des disproportions.
Ouvrir une alcôve onirique.
Exprimer, ailleurs que dans des contrastes
classiques, l’éducation bourgeoise des uns et la
rupture avec celle-ci des autres.
Chercher le détail qui décale la convention.
Que le costume soit poétique. Simple mais
théâtral.
Fuir l’illustration sonore pour trouver des sons
organiques.
Être à l’écoute des silences et des sons des
partitions signées.
Chercher la palpitation des coeurs dans des clés
de saxophones.
Explorer les vibrations des voix perceptibles au
public sourd.
Faire de la traversée une expérience.
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