« Quand on était dans le camp, on parlait souvent de ce qui allait se passer quand la guerre serait finie et quand on serait libre… Et tout le monde rêvait que tout serait comme avant… Que tout serait comme d’habitude… »

La pièce s’ouvre à la fin d’une guerre. Plus précisément à cet instant du retour chez soi, lorsque tout semble derrière soi mais qu’il reste encore un dernier pas à faire.

Un soldat revient dans son village après avoir été prisonnier dans un camp, il est aveugle. Il retrouve sa femme et ses deux filles. Elles le croyaient mort.

Drôle de guerre. On ne la voit pas. On ne la verra pas. Elle est passée, et c’est son ombre qui seule plane tout au long de la pièce. Absente et pourtant omniprésente, elle a marqué les corps de profondes cicatrices, visibles ou invisibles. Disparue, elle laisse cinq êtres aux prises avec ce qu’il leur reste de dignité et d’humanité.

Tous tentent de reconstruire ce qui a volé en éclats. Les murs de la maison, mais aussi toutes les valeurs sociales, culturelles et morales. Chacun suit son chemin, dans son rapport à l’autre et au monde, et dans sa peur omniprésente. Avec comme question centrale : comment vivre et construire ensemble à nouveau lorsque rien n’est plus comme avant ?