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Gounkel et les Popokh (Une Laborieuse entreprise)

+ d'infos sur le texte de Hanokh Levin traduit par Laurence Sendrowicz

: Présentation

LA PIECE


C’est une comédie. Pour qu’il n’y ait pas de contre sens sur le rire, on pourrait dire une comédie désespérée. Ca se passe aujourd’hui « au cours d’une nuit d’hiver urbaine, dans la chambre à coucher des Popokh ».


Les Popokh, un couple qui a dépassé la cinquantaine. Après 30 années de mariage, après « une vie digne et honnête », Yona décide de quitter sa femme Leviva. Ca commence comme une comédie de boulevard. Pourquoi partir…il ne le sait pas exactement… parce qu’il va bientôt mourir : comédie grinçante – et il se met à chanter trois beaux couplets : comédie musicale puis soudain il se met à tourner autour d’elle en poussant des cris comme un possédé « non, non, non le fascisme ne passera pas, Ché ! Ché ! Ché Guévara ! », comédie politique à la Alfred Jarry.


La pièce se poursuit par une énorme scène de ménage où la trivialité rivalise avec la lâcheté. Naît un combat où les adversaires sont de forces égales et dans lequel tous les coups sont permis, sanglants.


Arrive un voisin, Gounkel, un petit rien, un « Gounkeluscule » qui vient leur demander leur aide : il a mal à la tête, il a besoin d’une aspirine. Instantanément, c’est l’union sacrée, « la coalition de la haine » contre l’intrus, l’étranger, l’inconnu, Gounkel sort à quatre pattes comme un chien et hurle sa damnation.


Et la scène de ménage reprend. Mais quelque chose est brisé. Et Yona meurt. Et ça continue après la mort « Nous ne nous doutions pas à quel point ce serait pire ! » Et Léviva chante une berceuse. Fin.




LA DISTRIBUTION


Elle obéit à une logique de compagnie et non pas à une logique de casting.
Les trois rôles de la pièces seront interprétés par Maryse Courbet (Léviva Popokh), Stéphane Bault (Gounkel) et Yves Borrini (Yona Popokh).


Nous nous connaissons bien et travaillons ensemble depuis de nombreuses années. Nous travaillons aussi en dehors de notre compagnie en tant qu’interprètes et metteurs en scène mais nous aimons à nous retrouver sur le plateau.


Une quatrième interprète sera sur scène, il s’agit d’une violoniste Kahina Zaïmen qui joue entre autre à l’Opéra de Lyon.


La place de la musique et du chant étant importante, Zidane Boussouf composera, mixera, diffusera du son. C’est sa quatrième participation au Bruit des Hommes.


Daniel Gimenez Frontin fera la création des lumières.


Et comme Yves Borrini joue et met en scène, Pierre Laneyrie, compagnon et metteur en scène de précédentes aventures, sera là par intermittence pour exercer une fonction d’œil extérieur et de direction d’acteur.




LA MISE EN SCENE


Opérer des glissements du réel au surréel :

  • ils s’adressent à leurs ancêtres qui les observent de là-haut quelque fois
  • le jeu continue au delà de la mort

et du surréel à une sur-théâtralité :

  • décrochements par les nombreuses chansons
  • adresses directes au public

L’énergie est dans l’écriture – du rythme, de la force, du délire Chaque chapitre (ainsi est découpée la pièce) est un round : traiter aussi l’interruption et les temps entre les rounds – temps morts – temps de recharge – temps de silences – arrêt sur image.


Il y a des sentiments, beaucoup de sentiments, ne pas en avoir peur, ne pas reculer devant l’excès des sentiments, mais ne jamais franchir le mur du sentimentalisme.


La pièce est comique par ses excès, par sa langue, ses jeux de mots, par les situations, par l’imprévisibilité de ce que les personnages se disent – mais ne pas jouer comique – jouer vrai, jouer entier. Jouer comique c’est jouer en comprenant, en laissant comprendre, en faisant comprendre qu’on a compris c’est la voie ouverte à toutes les complaisances. Au contraire, jouer sans comprendre, sans comprendre ce qui leur arrive, brut. Le comique qui en sortira sera un condensé, un précipité acide ou sulfureux au fond de l’éprouvette.


Ce ne sont pas des clowns, même s’ils en ont l’allure : pyjama et chemise de nuit et vison sur la chemise de nuit. Les Popokh ont les moyens, ce n’est pas un drame social c’est une comédie métaphysique et politique. Ce sont de vrais gens auxquels le spectateur croit, qu’il pourrait connaître ou se reconnaître.
Ils sont atteints par une calamité : ils n’appréhendent jamais la vie avec les bonnes lunettes, la bonne focale. C’est donc toujours le pire qui leur arrive. Alors tout rate, tout hoquette, tout se décale et tout recommence toujours. Mais ils ne se découragent jamais, ils recommencent jusqu'à ne jamais atteindre leur but, leur rêve.



La musique par deux canaux :


1/ la violoniste sur scène accompagne les personnages, chante avec eux, soutient leur texte, les entraîne dans cette sarabande endiablée. Le violon chante, le violon pleure, le violon rit, le violon grince, le violon apaise, le violon se déchaîne, le violon fait danser, le violon voyage. Toutes les musiques, tous les registres sont possibles, le baroque et le folklore, le romantisme et le minimalisme, la tarte à la crème et la musique de l’âme.
Imbrication texte et musique.


2/ Musique diffusée – un univers sonore, discret mais présent. Le monde est là bruissant, multilinguiste, électrique, numérique et les chansons.

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