Ici, le dispositif décline en volume le principe de « story », micro récit flash composé d’éléments graphiques disparates, qui témoigne d’une situation souvent autocentrée portée au regard de tous sur internet.

Suivant le récit des expériences sexuelles du jeune narrateur de Good Boy, roman d’Antoine Charbonneau-Demers, la proposition accumule les modes de représentation, du récit littéraire à l’auto-fiction digitale, de la statuaire antique aux icônes queer, de la drague en ligne à la fragilité des corps en présence. Une histoire désinvolte du tactile et du touché, catalogue vivant de postures contemporaines. Le roman est le prétexte d’une variation libre qui déplace les phénomènes narratifs, inverse les schémas, transcende les genres et les identités, artistiques et sexuelles. Alix Boillot et Pursy De Médicis sont ici des « jeunes gens modernes », personnages-écrans surexposés qui portent leur époque et ce que l’on voudra bien y projeter en regard des éléments qui les entourent et avec lesquels ils « dansent », dans une relation qui hybride leur individualité et la pop-culture post-internet.

Un néo-docu-fiction dansé et décomplexé où l’on pratique le air-selfie avec élégance mais en toute simplicité.