19 août 1561, 9 heures du matin. Le bateau qui transporte Marie Stuart, arrive à Édimbourg. Elle a dix-neuf ans. Sur ses jeunes épaules reposent les ambitions de l’establishment catholique de l’Europe entière. Mais l’Écosse, qui la reçoit, ne souhaite pas son arrivée au pouvoir. Sous l’égide du très radical prêtre réformé John Knox, elle a décrété hors-la-loi son église et ses pratiques. Marie et John se croient tous deux mandés par Dieu, aimés de leur peuple. Ils se parleront lors de quatre entrevues officielles, qui racontent ce pas de deux fatal entre une jeune reine et un fanatique intransigeant. _Gloire sur la Terre_donne surtout à voir deux conceptions de la foi : celle qui veut vivre et laisser vivre, et celle qui ne conçoit de salut pour personne hors de sa vérité. Dans cet affrontement entre la jeune reine et les hommes de la cour, hostiles, Marie Stuart est incarnée par un chœur de trois Marie, comme autant de facettes d’une même personne qu’il faut convoquer pour gagner le combat pour le pouvoir. Le dispositif quadri-frontal, semblable à un ring de boxe, est le terrain des confrontations qui jalonnent la pièce. Enfermé·e·s entre les quatre murs que forme le public, c’est un combat de mots auquel sont contraints les corps pour s’en sortir, permettant d’explorer l’aspect chorégraphique du chœur : comment réagit-il à la violence qui lui est imposée ?