Gènes est une pièce sur la manipulation affective, un face à face implacable, un règlement de compte brutal et ambigu entre une femme d’une soixantaine d’années et son père ou sa mère en fin de vie. Gènes s’attache à rendre compte des urgences qu’impose cette ultime rencontre. C’est un duel impitoyable, mais avant tout un combat intérieur où douleur du passé et tentative de pacification se confrontent. Le personnage mourant n’a pas à être clairement défini. Il incarne la figure de la parentalité ou plus généralement celle du lien affectif. Il est la clé de voûte et l’enjeu, la solution et le problème de cette pièce énigmatique et charnelle. Gènes, tentative de dialogue entre ces deux personnages, s’articule aussi autour de la notion de silence. Un silence de résistance, de provocation et de moyen de pression pour l’un, un silence de doute, d’interrogation et de colère pour l’autre. Mais Gènes est avant tout un éloge du détachement, aussi cruel ou injustifié soit–il.