Après avoir revu les figures mythiques d’Antigone, Ulysse et Andromaque, Pierre Lericq s’attaque cette fois à une figure qui unit les thèmes fondamentaux de son théâtre : l’amour, la mort, la place de l’être humain dans un monde qui n’est pas fait à sa mesure. Revisiter Don juan, c’est à la fois s’en approcher au plus intime et s’en écarter avec suffisamment d’irrévérence pour faire surgir ce qu’il y a d’infiniment moderne dans ce mythe mille fois évoqué. La vie de Don Juan n’est pas seulement un hymne à l’accomplissement individuel et un défi aux conventions et aux lois, c’est avant tout un questionnement sans fin, le bruit assourdissant que produit le doute dans ce monde ronflant de certitudes. Au soir de sa vie, Don Juan convoque un dernier repas, à la fois bacchanale et procès. Autour de la table, qui est à la fois scène et Cène, treize femmes. Certaines l’accusent, d’autres le défendent, toutes ont à raconter et chanter ce que leur rencontre avec Don Juan a eu de déterminant, de bouleversant dans leur vie. Opéra forain, païen et populaire, ce Don Juan se présente en une succession de tableaux hauts en couleur, de chansons, de numéro de music-hall dans lesquels chaque scène est minutieusement chorégraphiée.