theatre-contemporain.net artcena.fr

Festin de jeunesse

+ d'infos sur le texte de Dominique Sels
mise en scène Sébastien Ehlinger

: Présentation

Ce qui m’a intéressé dans cette pièce et dans cette écriture, c’est d’abord et principalement son caractère théâtral.
C’est une pièce scrupuleusement classique sur le fond et subtilement contemporaine dans la forme.
Elle est classique au sens où les thèmes engagés et la manière dont ils le sont, appartiennent selon moi à l’expression même du théâtre.C’est à dire qu’il s’agit là de l’expression d’un conflit qui ne peut être porté autrement que par une incarnation.
Une lecture ne suffit pas, à moins d’être très averti, mais dés lors que des acteurs prennent les personnages en charge par leur entendement et leur humanité, la magie opère instantanément.


Alors apparaît tout l’enjeu; les personnages bien distincts; leur croyances, leur incompréhension devant la position de l’autre, les dispositifs psychologiques et physiques insondables qu’ils engagent pour transformer l’autre, et surtout les transformations qui s’opèrent en eux à leur insu.


Et nous, spectateurs de cette magie, la possibilité que nous avons et qu’offre ce texte de nous projeter de nous servir de cette matière comme le miroir de ce que l’on implique de nos propres expériences.
Bien sûr il s’agit là de banalités mais on invente rien là dessus, quand la recette fonctionne on ne peut que s’en réjouir, de même que le blues est toujours fait des trois mêmes accords.


Nous sommes saisis parce que nous voyons des personnages en épaisseur et que l’on peut s’accorder à eux physiquement et dans la sensibilité.
Ce n’est pas une opposition de point de vue, ce n’est pas une discussion, c’est une opposition véritable et qui ne peut-être servie que par l’incarnation.
En cela, c’est un objet théâtral.
Pour ce qu’elle a de contemporain, c’est l’unité totale d’action: il n’y en a qu’une: rapportée au théâtre classique cette pièce ferait l’objet d’une scène.
Je ne dis pas cela pour comparer, mais pour aider à se représenter l’exigence qu’elle implique.
Une seule action creusée en profondeur et une situation travaillée comme une matière.


Ce qui me porte à défendre cette pièce c’est qu’elle n’ a rien de cosmétique, elle pourrait même sembler austère, mais elle représente une fibre de l’expression humaine mise à nue, et qui en s’exprimant à travers l’incarnation, convoque le mouvement.


Ce n’est pas une pièce pour la technique ou la mise en scène, c’est une pièce pour les acteurs.

Sébastien Ehlinger

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.