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France-RFA82 – souvenirs d'un pays perdu

+ d'infos sur le texte de Jean-Cyril Vadi
mise en espace Jean-Cyril Vadi

: Présentation

"Aucun film au monde, aucune pièce ne saurait transmettre autant de courants contradictoires, autant d'émotions que la demi-finale perdue de Séville"
Michel Platini



France-RFA82 – souvenirs d'un pays perdu - est une adaptation pour la scène du match opposant le 8 juillet 1982 la France à la République Fédérale Allemande. J'étais enfant. Affronter l'injustice c'est commencer à naître à soi-même et au monde. Il y avait un avant France-Allemagne - un paradis perdu du jeu et de la fraternité, un Eden du plaisir et du football - il y aura un après – un ensauvagement, l'épreuve du réel. Désormais le monde n'était pas ce jardin rêvé de l'enfance, et j'allais devoir me le coltiner.
Ainsi cette proposition parle de l'enfance, c'est-à-dire depuis l'enfance et à propos d'elle. Mais c'est aussi un match historique, parce qu'il s'inscrit dans l'histoire comme une référence, un indépassable sur lequel on vient buter sans cesse, dés que l'on évoque le football.
Pourquoi ? Parce que c'est un match qui non seulement concentre en lui seul l'essence du football – en tant que sport, en tant que jeu – mais encore l'accident qui tout à coup vient interrompre le jeu et le sport, la violence qui surgit pour transporter le spectateur ailleurs, radicalement, le faire sortir du jeu et du sport et le mettre dans une disposition d'esprit tout à fait impropre à regarder le match se dérouler normalement. Comme en état de choc, après la violente agression de Schumacher sur Battiston, le spectateur en effet ne peut plus l'être.


France-RFA82 – souvenirs d'un pays perdu - se veut une épopée dans laquelle résonnent les voix des commentateurs: Thierry Roland et Jean-Michel Larqué. Mais cette épopée contemporaine a aussi les accents des tragédies antiques – une communion mystérieuse et transcendantale.
Qu'est-ce que le devoir? la justice? la fatalité? les héros? Et qu'est-ce qu'un spectacle?
Et tenter d'éclairer la fascination qu'exercent sur nous les causes perdues et la malédiction des poètes.


L'ambiance était heureusement exemplaire hier soir. On venait voir un match capital, pas une corrida. Le temps lui-même avait pris la douceur bienfaisante des nuits sévillanes quand l'ombre eut dévoré la pelouse du stade Sanchez Pisjuan. Il faut dire que la capitale andalouse, grâce au souffle régénérateur de l'Atlantique, offre des soirées autrement plus douces que celles de Madrid. Le soleil était encore haut et mordant quand l'Equipe de France arriva au stade, une heure et demie avant le coup d'envoi. Elle précédait son adversaire d'un quart d'heure et l'on se prenait à voir dans cette avance chronométrique une marque du destin.

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