Avec Éclipse, création qui allie théâtre et musique, Katja Hunsinger nous emmène sur la côte amalfitaine et dans les années 1960. Une jeune femme qui formule à haute voix le besoin d’un frère, voit apparaître Luigi Tenco, ténébreux chanteur italien de variétés dont la chanson « Ciao Amore » causa la perte. Les deux font un pacte : il incarnera le frère imaginé, et elle toutes les femmes de sa vie. Alors, tout comme Luigi Tenco, nous verrons resurgir une époque et défiler sa mère Teresa, son grand amour Dalida, ses amis Stefania Sandrelli et Gino Paoli mais aussi le présentateur de télévision véreux Mike Bongiorno. « J’ai un peu tâté de la renommée à présent ; c’est sans intérêt en comparaison d’un bateau à voile », disait Louis Robert Stevenson à son cousin en octobre 1887. Tout le monde n’aime pas la voile. Surtout pas Luigi Tenco qui incarne ici « l’éternel tiraillement entre le besoin viscéral, intime et personnel de créer et l’envie tout aussi impérieuse, souvent sournoise, perfide, poussant aux compromissions les plus odieuses de percer, d’avoir du succès : d’être aimé, si possible sans conditions, tout en sachant que cela est impossible. » Ciao Amore.