Ce spectacle se présente comme une variation, un rêve, d’après l’œuvre de Cervantès où le héro est une femme.
La Don Quixote post-punk d’Acker se sacre « Chevalier-Nuit », Knight–Night, Female Quixote. Accompagnée de Saint-Siméon, avatar de Sancho Panza, elle se lance dans une quête insensée dont la folie sublime est présentée dès le départ : « Quand elle fut enfin folle parce qu’elle s’apprêtait à se faire avorter, il lui vint l’idée la plus insensée que jamais femme eût conçue. Aimer ». Elle erre dans des mondes où dominent d’impitoyables rapports de classe, marqués par la brutalité des rapports entre les sexes, la violence sociale, la persistance perverse du désir où foisonnent les rituels d’exorcisme de la souffrance. Dans une explosion poétique et polyphonique, les frontières du genre littéraire sont pulvérisées, l'autobiographie devient fiction, le théâtre essai philosophique, le récit se fait poésie et travestit les canons de la littérature s'en prenant aux institutions sociales (famille, identités, normes...) et littéraires (l'auteur, le récit, le plagiat, la fiction...). Sont donc hackés, parodiés les personnages célèbres et les pièces maîtresses de notre culture, Roméo et Juliette de Shakespeare, Lulu de Wedekind, Pygmalion de Bernard Shaw, Le Guépard de Lampedusa, Œdipe Roi de Sophocle, Jane Eyre de Brontë, et switchés en remakes teintés de culture punk et post-féministe.
Un voyage fantasmagorique au cœur des enfers de l’Amour, fait de juxtapositions hallucinantes au royaume de la métaphore, du caméléon. Transe électronique, projections et mapping vidéo live, atmosphère freaks au-delà des genres jusqu’au bout de la nuit.