Il y a trois siècles, en Europe et particulièrement en France, des hommes et des femmes se sont battus, souvent au péril de leur liberté, parfois au péril de leur vie, pour avoir le droit de penser et de chercher la vérité non pas contre mais en dehors de la religion et de ses dogmes. Dans ce combat, Denis Diderot, philosophe, comme on disait à l’époque, et chef de ce grand projet Encyclopédique qui allait révolutionner le siècle, se pose comme un personnage majeur.

A l’époque de Diderot, l’enjeu de ces débats était de faire admettre l’idée que la connaissance de la vérité relevait de la Science et non de la Révélation religieuse.

Il s’agissait d’arriver à démontrer que la Science, loin de constituer un nouveau corps de doctrine venu remplacer la religion, était au contraire une méthode de recherche de la vérité, visant à articuler entre eux des faits démontrables. Une méthode raisonnée, contradictoire et évolutive, bien différente en cela du dogme religieux qui exige une adhésion totale, immuable et sans conditions.

Les arguments entendus dans la pièce entre Denis Diderot et sa femme ont probablement été, sous une forme ou sous une autre, échangés dans la vraie vie il y a trois siècles. Les questions qui se posaient alors, aux balbutiements des Lumières, se posent aujourd’hui, encore dans notre société de manière extrêmement violente.  L'enjeu de cette pièce, écrite peu de temps avant les drames terroristes, est de faciliter la parole des élèves de collèges et lycées dans un contexte distancié.