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Deux Frères

mise en scène Vincent Marguet

: Note d'intention

« Pourquoi cette pièce aujourd'hui?
- A mes yeux, notre société est une société vieillissante, qui vit sur ses acquis, son passé et sa propriété. Elle mène une politique de survie bourgeoise et monarchique sous couvert de liberté d'expression et de démocratie. Je parle d'un point de vue spirituel et non matériel. Ce mode de fonctionnement, c'est-à-dire tourné sur le passé et la conservation, crée un fossé de plus en plus grand entre la jeunesse et la société. Cette jeunesse est certes écoutée, mais non entendue, elle est interprétée mais non comprise. De plus en plus elle se retrouve seule, livrée à elle-même. Notre regard sur elle est trop narquois.
Je vois la pièce de Paravidino, non pas comme un pamphlet révolutionnaire, mais comme un cri de douleur, de rage. Où cette jeunesse, esseulée, tente de se construire elle-même, sur des bases inexistantes.
Et c'est ici que Paravidino est un auteur "hors-norme", car avec cette petite histoire, cette "crise d'adolescence", il parvient à nous insuffler la question de comment trouver sa place parmi les autres, parmi la société, avec son passé et sans futur.


Avec cette pièce, avec ces jeunes acteurs, qui eux aussi tentent d'entrer dans un monde de plus en plus hermétique, nous avons pour but de montrer un tableau sans concession d'une jeunesse en crise, en cri et en souffrance.
Sans concession, car la langue de Paravidino ne permet aucun détour, ça rippe, ça transperce et ça fait mal. Mais personne ne montre sa douleur, car la montrer serait perdre. Alors, quand un personnage reçoit un coup, il ne prend pas le temps d'accuser la douleur, il renvoie la balle aussitôt. Personne ne met un genou à terre, mais jusqu'à quand...
Sa pièce, Paravidino la nomme « tragédie de chambre en 53 jours ». Une tragédie doit faire naître la terreur puis induire la pitié. Ce sera tout simplement notre défi. Cette histoire, découpée en vingt-trois scènes, devra entraîner le public dans ce huis clos. Il sera la quatrième personne invitée à leur table. De même qu'on observe une sorte d'apnée chez chaque personnage dans ce tourbillon, nous ne permettrons pas au public de reprendre son souffle. »

Vincent Marguet

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