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Des couteaux dans les poules

+ d'infos sur le texte de David Harrower traduit par Jérôme Hankins
mise en scène Jean-Camille Sormain

: Présentation

Sur un plateau presque nu, des codes couleurs font exister deux espaces.
 La lumière en délimite d’autres, elle détermine également les différents moments de la journée.
 Les quelques objets, soigneusement choisis, servent l’action, la magnifient, accompagnent et définissent
 les personnages qui les utilisent.
Des vidéos montrent des images d’une grande poésie ; 
de l’herbe en gros plan, des nuages, des mots qui s’inscrivent dans le ciel et sur le sol…
Elles sont là pour amplifier ou anticiper un propos, souligner ce qui pourrait passer pour un détail,
accompagner une attitude. 
Des séquences d’ombres projetées installent les changements de lieu
 et permettent de comprendre certaines parties de l’action.
Les personnages se meuvent dans cet espace comme des papillons attirés sous un lampadaire un soir de juillet,
 tournant et retournant, sans pouvoir échapper à leur destin. Par moment, on sent la frénésie qui s’en dégage
 et à d’autres, le calme de l’épuisement. Je travaille essentiellement sur l’épure dans le jeu des comédiens
 pour atteindre la vérité de l’action et non une quelconque poésie verbale.
J’ai choisi cette pièce car elle nous montre une autre facette de notre monde.
C’est une pièce à plusieurs facettes, plusieurs entrées, plusieurs injustices dénoncées.
 Elle offre tout d’abord un très beau rôle pour une comédienne dans un registre différent de nos grands classiques.
 En effet, il s’agit de la métamorphose d’une femme, mais qui ne passe pas par la séduction qu’utilise Lady Macbeth, 
le mensonge comme dans Phèdre, la souffrance à l’image de Bérénice ou la vengeance de Médée.
 Ce nouveau personnage féminin que nous propose Harrower se métamorphose par la pensée intellectuelle. 
En tentant de nommer les choses qu’elle voit, la jeune femme, qui elle-même n’a d’ailleurs pas de nom, va réussir à installer sa vision du monde. Comme le titre de la pièce nous l’indique, poser des mots sur des choses, c’est comme pousser des couteaux dans les poules. On comprend ainsi toute l’importance du langage et de la liberté
que procure l’art de le manier.
Mais c’est aussi une pièce contre l’ostracisme. Elle nous montre l’hostilité ordinaire d’une communauté à l’égard de l’un de ses membres, nourrie de superstitions ou de préjugés, une communauté dont la bêtise est de penser que la différence n’est pas une richesse, mais une tare.

Dans un monde où la violence prend trop souvent le dessus sur la réflexion et la parole, 
le message de cette pièce est fondamental.

Jean-Camille Sormain

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