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Djamileh

David Lescot ( Mise en scène ) , Georges Bizet ( Musique ) , Louis Gallet ( Livret )


: Présentation

Le sultan Haroun s’est lassé de sa favorite Djamileh, qui va regagner ses grâces au terme d’une soirée festive. Voilà qui résume l’essentiel du livret de cette pépite de l’opéra-comique tirée d’un injuste oubli grâce à une coproduction inédite entre l’Opéra de Rouen et la Comédie de Caen. David Lescot transpose le monde stéréotypé de cette « orientalerie » dans un décor décidément urbain, à même de toucher un public jeune et non-initié. Djamileh évolue chez une star du rap, avatar du parvenu exhibant avec ostentation sa réussite. Chaînes en or, casquettes, gestuelle hip-hop seront en franc décalage avec le chant lyrique pour mieux faire résonner des problématiques d’aujourd’hui. Celle, par exemple, de la condition féminine dans un contexte sur-virilisé.


Propos de David Lescot


Djamileh est un petit opéra de George Bizet, en un acte, qui est un peu une « orientalerie » comme on en faisait au XIXe siècle. Avec une sorte de sultan qui est en désarroi amoureux. Il ne sait pas s’il aime encore sa favorite, Djamileh. Elle le sent. Il y a donc au départ une ambiance de déprime sentimentale et elle va, par un concours de circonstances, lui faire ressentir de la pitié, lui faire redécouvrir l’amour qu’il a pour elle. Comme souvent dans les opéras, ça évoque des thèmes qui sont assez brûlants, qui sont assez forts aujourd’hui, notamment la question de la domination masculine, de l’assujettissement, l’asservissement des femmes… J’ai donc décidé de situer cet opéra dans un domaine un peu inattendu qui est celui des rappeurs « bling-bling », des rappeurs parvenus. Et finalement ça colle assez bien avec ce que raconte l’œuvre. Ce décalage est, en apparence, tout à fait inattendu, avec leur manière de chanter, ce qu’ils représentent, ce qu’ils sont… Mais, dans le fond, ce côté très ostentatoire marche assez bien avec l’œuvre, la manière très baroque qu’ont les rappeurs de s’habiller, de se saper, et d’exhiber les marques de leur réussite. C’est un projet qui me tient à cœur parce qu’il s’inscrit dans une démarche de démocratisation de l’opéra. Après en avoir discuté avec l’opéra de Rouen, qui est partenaire, ce projet ne va pas être joué dans le cadre opératique grandiose qu’est le sien habituellement mais dans des salles plus petites, dans une forme plus légère en version piano, qui va lui permettre de se déplacer un peu partout et donner à un public nouveau, jeune notamment, l’occasion de pouvoir accéder à ce genre d’œuvre-là.

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