C'est l'histoire d'une rupture.

Les dernières pulsations d’une grande histoire d’amour.
Le texte de Pascal Rambert nous propose deux monologues l'un à la suite de l'autre : Celui de Stan annonçant à Audrey qu’il va partir et la réponse de cette dernière.

J'ai décidé de fracturer le texte en plusieurs parties de manière à rythmer leur échange. Pour marquer le réalisme brutal de la situation, la scène se déroulera dans une salle de bain avec au centre une baignoire remplie d'eau, entourée de carrelage blanc et froid.

La pénombre, les néons rouges et bleus, les pots de rosiers disposés de part et d'autre du plateau délimiteront le huis-clos dans lequel ils s’enfermeront corps et âmes.
Un vieux poste de télévision diffusera en boucle, les instants de leur passé, de manière saccadée tout au long du spectacle à côté du vieux fauteuil qui aura été témoin de leur amour, de leur vie.

L'amour passionnel aura nourri cette haine gorgée de reproches qu'ils cracheront de leurs corps dévastés et vidés par cet acte cauchemardesque.
Le jeu sera vrai et pur.

Pascal Rambert le dit si bien : « Je n’écris pas pour des personnages mais pour de vraies personnes. Stan et Audrey ne sont ni plus ni moins que Stanislas Nordey et Audrey Bonnet.»
Alors nous serons nous, fidèles au texte et à cette volonté de ne dire que la pure vérité, l’essence même de ce que l’on a au fond du cœur.
Les comédiens seront ces personnes, pleines de réalisme, vivant purement et simplement ce qui se trame tout le temps de la représentation.

Une bataille chaotique sera orchestrée par diverses variations musicales qui rythmeront le processus du deuil sans que les comédiens ne quittent le plateau. Le match de leurs échanges amènera les corps des comédiens jusqu’à l’épuisement. Notons aussi la présence d’un élément central à la mise en scène : un panneau indiquant une sortie de secours, disposé depuis le début de la représentation marquant la fuite, la liberté de pouvoir s’échapper, s’enfuir, quitter la pièce mais aucun ne lâchera, ne prendra cette fuite honteuse qui salit tout ce que l’on peut garder de beau dans une relation.

Beaucoup d’individus n’en sont pas capables et n’ont absolument pas conscience de la souffrance de leurs mots lors du jugement dernier. Lorsque l'on a vécu un amour aussi fort, passionnel, il est peut-être plus facile de rester et de gâcher ce qu'il reste de beau plutôt que d’en fermer la porte.

Clôture de l'amour, un acte de courage, de respect de l'humain, la plus belle rupture qui soit.

Margaux Jerosme Sorel - Metteure en scène