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Camille, Camille, Camille

+ d'infos sur le texte de Sophie Jabès
mise en scène Marie Montegani

: Présentation

Camille Claudel, artiste maudite


Comment ne pas être bouleversé par cette artiste de génie, cette femme libre, qui souhaitait faire reconnaître son art et que l’abandon de Rodin, l’isolement et le manque de commande conduisirent à la misère et poussèrent à la folie. Celle qui fut internée à l’asile de Ville-Évrard en 1913 (huit jours seulement après la mort de son père qui l’avait toujours soutenue) avant d’être transférée un an plus tard à l’asile de Montdevergues, mourut des suites de malnutrition, le 19 octobre 1943, à l’âge de 78 ans.


Quelques jours après sa mort, Camille Claudel est inhumée au cimetière de Montfavet accompagnée du seul personnel de l’hôpital. Ses restes seront transférés dans le carré no 10, fosse commune appelée aussi « carré des fous ».


Camille Claudel rejoint ainsi la liste des artistes maudits, au destin tragique. Il faudra attendre presque la fin du XXe siècle pour qu’elle sorte à nouveau de l’oubli, notamment grâce au remarquable travail de Reine-Marie Paris, petite nièce de Camille Claudel, et le texte de Sophie Jabès vient rappeler avec force la femme et l’artiste hors du commun qu’elle était.


Camille, Camille, Camille, tragédie contemporaine


La pièce de Sophie Jabès s’ouvre sur un monologue de Camille Claudel au seuil de sa mort, de Camille Claudel à l’asile de Montdevergues. A l’image de la vieille Clotho qu’elle avait sculptée des années auparavant, Camille déroule le fil de ses pensées, le fil de sa vie mais dans un grand désordre.


Le deuxième tableau nous projette dans l’atelier de Camille, quelques jours avant son internement. Elle s’apprête à détruire ses dernières créations, enfermée dans une solitude destructrice où elle devient la proie à de délires psychotiques et obsessionnels sombrant peu à peu dans la folie. Elle réclame vengeance et maudit celui qui les a abandonnés elle et ses enfants, telle Médée.


Dans le troisième tableau, Camille Claudel a 20 ans. Elle est l’élève de M. Rodin, elle est heureuse et semble déterminée, sûre de son talent, prête à se mesurer au maître et bien décidée à se donner à lui.


Puis on entend au loin un Chœur qui plaint les malheurs des trois Camille, un messager qui annonce des morts successives, et voilà qu’elles se rencontrent, se reconnaissent, se parlent. De ces tentatives surgit le faible espoir d’échapper à leur destin. Pourtant chacune d’elle accomplira le sien.


Un texte en mouvement


Je m’attacherai tout particulièrement à faire résonner ce chant à trois voix, à le mettre en mouvement afin que les comédiennes s’emparent de cette matière comme Camille s’appropriait la glaise, le marbre ou l’onyx. Des projections filmées de ses oeuvres viendront hanter le plateau tout autant que l’esprit des trois Camille. Des voix s’élèveront comme des mugissements à la hauteur des plaintes qu’elle a exprimées contre tous ceux qui l’ont abandonnée.
Je souhaite que Camille, Camille, Camille soit un spectacle total, que jaillisse et renaisse sur scène celle que l’on a voulu museler et à travers elle, poser la question de la place de l’artiste femme dans notre société d’aujourd’hui.

Marie Montegani

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