theatre-contemporain.net artcena.fr

Accueil de « Brasserie »

Brasserie

+ d'infos sur le texte de Koffi Kwahulé
mise en scène Enora Boëlle

: Présentation

Une Brasserie


Peut-être pourrions-nous commencer par : « Il était une fois... »
Il était une fois, dans un no man’s land après une guerre : deux clowns sanguinaires, une meneuse de revue bavaroise et un ouvrier rescapé. Face à eux s’érige une brasserie restée intacte malgré les affrontements.
Entre obsession de gloire et d’argent, dérives hallucinatoires, élucubrations paranoïaques et incantations sexuelles, les quatre nouveaux rois de la bière vont se mener une lutte de pouvoir sans merci pour réussir à remettre en marche la brasserie.
Prudence, Courage, Gloire et Sang!


Note synthétique


“Mystère des ombres, mystère des peuples...” Cap’taine-s’en-fout-la-mort


« Il fallait pour moi trouver une forme, une dramaturgie qui mette l’homme au coeur de la cérémonie théâtrale, et pas seulement l’africain. Parler de l’homme, c’est aussi parler des africains. Voilà pourquoi mon théâtre est politique.»
Koffi Kwahulé, Entretien avec V. Soubrier, thefrenchmag.com, janvier 2011.


Brasserie aurait pu être un spectacle qui parle de l’Afrique et de ses anciennes colonies mais il n’en est rien. Brasserie aurait pu parler des Noirs et de leurs rapports aux Blancs mais finalement non. Brasserie traite de la question du pouvoir et de l’ivresse dévastatrice qu’il engendre.
Il n’est pas ici question d’une guerre mais de plusieurs. Il n’est pas non plus question d’un peuple mais plutôt des faibles face aux forts, constat terre à terre de la machinerie capitaliste bien lancée.
Et si toute cette histoire, ce conte merveilleusement cruel se situait ailleurs ? Dans un ailleurs au-delà duquel l’âme humaine tourmentée par ses fantômes, ces « ombres », n’arriverait pas à s’élever ?
Il s’agit alors de chercher à s’amuser et parler du pire. Analyser les processus de manipulation et décomposer les rouages du pouvoir. S’appuyer sur les ressorts comiques du jeu burlesque pour évoquer l’horreur. Incarner au plus près ces clowns sanguinaires et jouer avec les codes du spectaculaire.
Pour, enfin, rire de la bêtise humaine. Car finalement tout ceci n’est qu’un jeu...


Intention de mise en scène


« Je hais l’espèce humaine en général, mais je ne puis m’empêcher de l’aimer dans le détail. »
Enora Boëlle part de ce constat de Raymond Cousse comme base de son travail sur Brasserie. Nous avons ici à faire à quatre monstres rongés par le désir de pouvoir, prêts à tout pour arriver à leurs fins. Dans cette fable contemporaine, il n’y a pas de bons ni de méchants, seulement des êtres seuls, qui se méfient de ce qu’est l’autre, usant de stratagèmes peu honorables pour sauver leur peau.
A l’instar de Sartre et sa vison de l’Enfer, nos quatre histrions luttent en huis-clos pour affirmer leur place dans ce monde. Ils sont enfermés de leur propre chef dans cette brasserie aux allures de Caverne de Platon sur le mur de laquelle se projettent leurs fantasmes de nouvelle Babylone mais aussi la peur de ce qu’est ou tend à devenir leur vie. Car c’est bien de peur qu’il s’agit. Peur de l’autre, peur reliée à la culpabilité et peur de la mort. Et pourtant... Cette brasserie, objet de tous les désirs n’est finalement qu’un leurre où Magiblanche, sorcière incantatrice d’obscures mythes bibliques, s’amuse à tirer les ficelles du pouvoir.
Un tourbillon de rythmes et de mots qui enveloppe les interprètes et devient parfois difficile à contenir. Brasserie a été écrite pour des comédiens. La partition de chaque personnage est jouissive mais risquée à interpréter. Il faut savoir faire des allers/retours entre le jeu tragi-comique, le pur grotesque ou des moments plus fins qui laisseraient entrevoir l’humanité de ces monstres. A l’image de la course à pied en endurance, il faut trouver son rythme pour tenir la longueur.

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.