Les textes de Melquiot viennent « de bricoles qui prennent l’importance d’une montagne ». Mettre en scène Bouli Miro c’est découvrir d’autres bricoles qui vont aider le spectateur à gravir cette montagne pour revoir l’horizon de son enfance.
- Les immensités de l’univers et de soi ne se mesurent qu’avec le cœur et des yeux d’enfant…
Ces mots de Daniel Danis m’accompagnent depuis le début de mon travail.
Les comédiens jouent pour mettre à jour les fils qui nous relient à notre enfance. Et pour jouer, je leur ai donné un grenier idéal où l’imaginaire se cache dans chaque recoin, dans chaque objet et où des palettes de supermarché se transforment en Kapla géant pour créer une chambre, les Pyrénées espagnoles, ou un train régional de la gare de Calais…
Dans ce grenier, on ne peut y descendre que par un toboggan…gonflable comme Bouli…comme son cœur et celui de Pétula, tellement gonflés d’amour que c’est déraisonnable !
Bouli est tout petit…et…Miro est un héros.
Bouli et Pétula, c’est Roméo et Juliette avant que Shakespeare ne les rencontre.
Daddi Rotondo c’est le Petit Prince qui se serait marié sans le consentement de Saint-Exupéry à Mama Binocla, ange échappé d’un film de Capra.
Il y a aussi Jean-Michel et Marie-Jeanne Clark, papa et maman de Pétula, tonton et tati de Bouli, frère et sœur de Laurel et Hardy…
Quand à Milan et Hanna, réfugiés Albanais, c’est du plus profond de notre tendresse qu’ils apparaissent…
Bouli grossit, maigrit, grandit, se forme, déforme, transforme… transpercé par les fils d’amour à durée éternelle !
Et le train de Henry Tchoutchou, chef de gare amoureux de Sharon Stone, nous embarque loin, très loin, au cœur même de ce que l’on croyait avoir oublié…l’Enfance !
Et Fabrice de conclure…
- Que Bouli soit un lien des petits aux grands .
L’amour, la bonté, je ne veux pas les laisser à la porte des théâtres parce que c’est le plus sacré, parce que c’est à tous et que le théâtre est à tous, aux femmes et aux enfants d’abord.

Christian Gonon