Quand un petit être comme ça, difforme et différent, fait irruption dans votre vie, ça y met… un bazar monstre. Tout est chamboulé.
On était sûr que notre enfant, notre bébé, notre création, serait beau, beau comme notre plus joli rêve, et aimable, aimable au point d’être aimé à la folie.
Complètement, totalement.

Et voilà que non, il est laid, laid comme un cauchemar. Voilà qu’il a mis dans notre vie un bazar monstre. Même si, après les batailles, les tristesses et les rires, après l’évitement, le rapprochement, l’apprivoisement, c’est un bazar monstrueusement beau.

Car même lorsqu’il s’en va, c’est le vide qu’il laisse, qui fait alors un bazar monstre.

La manipul-actrice invite le public dans son atelier. Un drôle de labo, avec une étonnante machine-matrice pour fabriquer les marionnettes. Une sorte de maternité, aussi, car c’est ici qu’elle met au monde ces petits êtres qui sont un peu comme ses enfants. Des ingrédients, tout un processus fait de patience et de précision, et voici de jolies marionnettes, agréables et délicates. Tout le monde est content.

Seulement voilà, parfois, rien ne se passe comme on l’imaginait. Et quand il arrive, lui, le non-prévu, le non-voulu, si laid, si dégoûtant-repoussant-répugnant, si mal fichu… même sa « maman » ne veut pas le toucher.
Et pourtant, il y a quelque chose en lui de… touchant.
Et pourtant… il est là.
Mais rien n’est là pour lui. Il ne rentre pas dans les cases prévues et dès qu’il touche quelque chose, il salit, il casse, il fait tomber.

Alors que va-t-elle faire de lui ? Elle ne peut quand même pas le jeter. Mais comment manipuler un personnage qui la dégoûte ?
Et qu’en pensent ses « frères et sœurs » ? Qu’en pense le public – petits et grands ?
Et vous, oseriez-vous le toucher ?