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Bar

+ d'infos sur le texte de Spiro Scimone traduit par Jean-Paul Manganaro
mise en scène Olivier Cruveiller

: La Pièce

Quatre jours de la vie de Nino et Petru. Dans l’arrière-salle d’un zinc peu fréquenté ; l’un rêve de servir des cocktails dans un établissement de catégorie supérieure, l’autre, au chômage, fricote avec la petite mafia et perd invariablement aux cartes. Deux losers blottis dans le bar où ils ont échoué.
J’ai découvert Spiro Scimone lors d’une représentation en italien de : Il Cortile. Immédiatement, j’ai eu un coup de foudre pour cette écriture.C’est vrai que son style se rapproche de Beckett avec cette recherche du minimalisme des situations et cette exigence du rythme dans les dialogues, mais il y ajoute une humanité et une force comique qui nous rendent ses personnages plus proches de nous que les clowns philosophes de Beckett.
Ils nous ressemblent ces deux hommes ; englués dans leur situation, leur époque où on ne sait plus vers quel horizon se tourner pour imaginer que demain sera meilleur qu’aujourd’hui, où le rêve ultime de l’individu… c’est de gagner au jeu en écoutant de la musique américaine !
Comme Mercier et Camier, ils vont dépenser une énergie phénoménale à élaborer des stratégies pour faire du surplace. Ce bar, c’est aussi la route où personne ne viendra jamais de Vladimir et Estragon. Est-ce que ces deux solitudes peuvent s’additionner jusqu’à former le début de la solidarité ? Ou bien ces individus resteront à jamais deux entités distinctes ?
J’ai toujours aimé me trouver dans les bars et dans les théâtres de la même façon. Ma première expérience de mise en scène fut au conservatoire : Sur la grande route de Tchekhov dont le décor est un bar au milieu de la steppe.
L’idéal serait évidemment un bar, non en tant que décors de théâtre mais le lieu réel de consommation : faire d’un bar le théâtre de Scimone, au plus près donc de ses personnages. Investir un lieu dont la vocation première n’est pas théâtrale (un atelier de décors, une arrière salle, un chantier couvert, etc.), l’extraire de son quotidien en y ajoutant quelques éléments de scénographie imperceptibles et un éclairage adéquate donne au projet une touche hyperréaliste. Il me semble que c’est le moyen le plus juste, le plus contemporain de donner à voir et à entendre la pièce.
À moins de transformer le théâtre lui-même en bar.
Le Public est-il alors toujours spectateur, ou s’est-il mué en consommateur ? Ou carrément en élément du décor ? Comment cette situation transforme-t-elle la perception du texte ?
C’est pour répondre à ces questions que j’ai envie de tenter l’expérience de mettre en scène et de jouer ce texte drôle et puissant… et aussi pour retrouver le bonheur de jouer avec Philippe Fretun.

Olivier Cruveiller

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