Un homme, le cinéaste Jean Renoir, apparaît sur le plateau. Il se remémore le passé et revisite l’année 1939. Il revit au jour le jour le tournage de LA RÈGLE DU JEU, chef-d’oeuvre qu’il réalise sur le fil de l’inquiétude, entre les accords de Munich et la déclaration de la guerre.

Les spectacles de Benoit Giros sont des espaces poétiques qui interrogent le travail de création et la solitude de l’artiste. Dans AU JOUR LE JOUR, RENOIR 1939, il se glisse dans l’imaginaire du célèbre cinéaste (LES BAS-FONDS, LA GRANDE ILLUSION, LA BÊTE HUMAINE) pour suivre le tournage de l’une de ses oeuvres les plus marquantes, LA RÈGLE DU JEU. Tel un journal intime, AU JOUR LE JOUR, RENOIR 1939 nous livre le point de vue de Renoir sur son époque, sa vie, son art, le cinéma.

« Quand j’ai fait LA RÈGLE DU JEU, je savais où aller. Je connaissais le mal qui rongeait mes contemporains. Mon instinct me guidait, la conscience du danger me fournissait les situations et les répliques. Et mes camarades étaient comme moi. Comme nous étions inquiets !
Je crois que le film est bon. Mais cela n’est pas très difficile de travailler quand le compas de l’Inquiétude marque la vraie direction. »
Jean Renoir

« Pour Jean Renoir il y a un avant et un après LA RÈGLE DU JEU, écrit, monté, tourné et sorti en 1939. Il change de femme, il change d’orientation politique, il s’enfuit aux États-Unis.
Que s’est-il passé pour que sa vie change à ce point? Le spectacle raconte cette enquête que je mène depuis trois ans.
J’essaye dans mon travail de relier la vie d’un artiste à son oeuvre, pour raconter la société à travers ses émotions. Le plateau de théâtre devient ainsi le lieu de rencontre entre la réalité et la fiction. »
Benoit Giros

Cette adaptation de LA RÈGLE DU JEU est basée sur les quatre synopsis de 1938, sur le scénario original de Jean Renoir de 1939 et sur la chronologie du tournage établie par Olivier Curchod dans son ouvrage de référence sur LA RÈGLE DU JEU.

Un voyage vers l’inquiétude avec des acteurs qui dansent sur un volcan.

«Le côté symbolique du film, c’était quelque chose que je portais en moi depuis longtemps et j’avais très envie depuis très longtemps de faire une chose comme ça, de mettre en scène une société riche, complexe et tenez, vous savez quel est le mot, un mot qui m’a amené peut-être à faire ce film, (…) c’est: «Nous dansons sur un volcan». Mon ambition en commençant ce film était d’illustrer «Nous dansons sur un volcan».»
Jean Renoir