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Affabulazione

+ d'infos sur l'adaptation de Lucas Bonnifait ,
mise en scène Lucas Bonnifait

: Présentation

Pasolini écrit le rapport conflictuel qu’entretiennent un père et son fils, qui conduira inéluctablement au parricide. Lucas Bonnifait s’empare de ce texte et place les mots du père dans la bouche de plusieurs personnages. Fils, fille, mère, curé : chaque entité relaie une même parole. Eclatée, elle s’universalise. Les mots deviennent alors ceux de l’incertitude générale de toute une société face à l’effondrement des rôles.


Pasolini, hanté par le mythe d’Œdipe, dissèque ces pères oubliés par l’Histoire, dont les fils ne ressentent plus le désir de les tuer.


Affabulazione s’inscrit dans la lignée des grandes tragédies grecques et explore sur le mode tragi-comique la destitution et la disparition de la figure du Père dans la société contemporaine et la difficulté, pour les Fils, de se trouver une place dans un monde sans Histoire et sans idéaux. Que nous laissent nos pères ? Que pouvons-nous construire après eux ?


Tout en racontant cette affabulation, il faut donc ici régler ses comptes ; avec la paternité, avec la sexualité, avec la politique, avec l’engagement, avec les choix et avec soi.


Ce spectacle n’est pas un passage agréable, il n’est pas fait pour être cela.


Il convoque des sentiments d’âpretés et de grandes ambiguïtés.


La création sonore, les lumières et le dispositif scénique plongent le spectateur dans un univers hypnotique et brouillé, dans lequel la communication entre les personnages est mise à mal et flouée. Un spectacle en forme de règlement de comptes entre les hommes et la société.


C’est un travail à partir du texte Affabulazione de Pier Paolo Pasolini.À notre époque, celle des enfants sans père, il sera ici question de déchiffrer le statut de nos pères et essayer de comprendre ce qu’ils nous laissent. Que pouvons-nous construire après. C’est absurde. Nous n’arrivons plus à tuer nos pères, nos pères s’en sont chargés. Un cycle s’est brisé. Et si brisure il y a, plus rien n’a d’importance, la succession des choses encore moins. La logique et l’ordre des choses n’ont plus lieu d’être, notre époque, notre civilisation tout se retourne sur soi même. Nous pouvons parler d’une certaine forme de décadence, au sens que la décadence est une société qui dans une certaine mesure participe à son propre effondrement, effondrement dont elle perçoit les signes mais sans pour autant chercher à y remédier. Par le biais de la petite histoire nous aborderons donc la grande. Les époques, les lieux et les personnes se mélangeront. Nous tenterons d’explorer ces zones de flous afin d’en extraire, sans doute pas une réponse encore moins une solution, mais peut-être quelque chose de nouveau. Un des points communs aux empires en décadence semble être une perte du sens du réel au profit de règles formelles qui finissent par tenir lieu de nouvelle réalité. C’est une tragédie. Elle a les contours d’une fable, d’un rêve.

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