theatre-contemporain.net artcena.fr

Un tramway nommé Désir

+ d'infos sur l'adaptation de Pierre Laville ,
mise en scène Manuel Olinger

: Présentation

A bout de force, en chute libre, Blanche Dubois saute dans le tramway nommé « Désir », pour fuir les fantômes de son passé. Elle atterrit chez sa sœur, Stella, pour se réfugier dans les souvenirs de son paradis perdu… Belle Rêve. Mais Stella est mariée à un ouvrier d’origine polonaise, Stanley Kowalski interprété par Francis Lalanne, qui ne supportera pas de voir son quotidien déstabilisé. Chacun doit trouver sa place, faire avec l'autre, pour retrouver un équilibre où l'amour, qu'il soit fraternel ou autre, s'épanouisse à nouveau.


Cette pièce met en exergue toutes les difficultés des protagonistes à faire «cohabiter» leurs désirs.



Tennessee Williams, obsédé par la crainte de devenir fou, décortique, à travers son œuvre, l'humain et ses pathologies. Nous assistons ici à la dernière chance de Blanche de ne pas sombrer dans la folie.


L’atmosphère moite et chaude de la Nouvelle-Orléans, sa musique fiévreuse et sensuelle, jouée sur scène par tous les personnages, entraînent les spectateurs dans l’univers brûlant d’un des plus grands auteurs américain du XXème siècle.




Entretien avec le metteur en scène


Pourquoi avoir choisi de monter cette pièce?


L’adaptation cinématographique ne correspondait pas à la vision que j’avais de l’œuvre, trop axée sur la relation de Blanche et Stanley. Stella est l’enjeu de cette guerre de territoire entre Stanley et Blanche.
Le rapport de ces deux personnages est conditionné par Stella et non par une attirance charnelle ou le désir de séduire.



Comment abordez-vous la bascule vers la folie ?


La pièce montre à quel point quelqu’un de fragile psychologiquement peut être encore sauvé. C’est la dernière chance de Blanche et sa rencontre avec Mitch pourrait lui donné « un nouvel élan ». Ils sont comme deux infirmes qui vont se sauver l’un l’autre. Comme Stanley et Stella se sont sauvés lors de leur rencontre, « J’étais sale et tu m’as lavé » dit Stanley. L’amour est au centre de cette pièce. Il permet de se construire. Sans lui, la réalité n’a plus d’intérêt, c’est pour l’autre et à travers l’autre que l’on existe. Afin de garder leur identité, Stanley et Blanche ont besoin de l’amour de Stella et de Mitch. Stanley et Mitch ont fait la guerre ensemble, ils sont comme des frères. Les personnages se battent tous pour leur propre survie, Stanley pour conserver son statut social, Blanche pour rester ancrée dans la réalité, Stella pour conserver la famille qu’elle a construit et Mitch pour ne pas finir seul.


Comment retranscrivez-vous l’univers de la Nouvelle-Orléans ?


Par l’univers musical, car dans la conscience collective, la Nouvelle-Orléans symbolise l’avènement du blues et du jazz. On a la chance d’avoir des acteurs musiciens, comme Francis Lalanne, donc nous utiliserons principalement de la musique en direct, avec des standards de jazz. Il fallait aussi faire exister l’ambiance moite et chaude de la Nouvelle-Orléans, et nous le faisons à travers les couleurs du fond de scène, le damier noir et blanc incontournable aux Etats-Unis et particulièrement en Louisiane, les persiennes, les ventilateurs…


Pourquoi avoir choisi Francis Lalanne pour le rôle de Stanley ?


Tout d’abord parce que c’est un grand acteur, un des meilleurs avec lesquels j’ai joué. Cela faisait longtemps que l’on avait envie de faire un spectacle ensemble. Ensuite il avait toutes les aptitudes requises pour ce rôle c’est-à-dire le charisme et cette violence latente qui peut éclater à tout moment. Et puis, tout comme Stanley, c’est un écorché. Il sait créer le danger apportant une tension indispensable à l’œuvre.


Qu’est-ce qui vous a séduit dans l’univers de Tennessee Williams ?


Après avoir abordé Molière, Hugo et Claudel, qui sont des auteurs à texte, j’avais envie de m’attaquer à une œuvre américaine qui met en valeur le contexte et qui appelle le jeu, ce qui demande une direction d’acteur pointue. C’est un théâtre contextuel et non textuel qui laisse une part importante à l’acteur d’incarner leur personnage. Ensuite l’œuvre de Tennessee Williams est toujours à la limite de la déraison et de la folie. C’est un auteur qui aborde la fragilité de la santé mentale de l’homme. Comment dissocier l’homme de l’animal ? Par la conscience sans doute, mais la conscience est fragile.


Manuel Olinger




La scénographie


Le décor sera conçu à partir d'éléments les plus représentatifs de la Nouvelle-Orléans à savoir : balcon en fer forgé, mur en lames de bois, ventilateur au plafond, réverbères… Le cyclo en fond de scène, représentant la rue et l’immeuble, aura une place prépondérante dans la scénographie. Grâce aux lumières, il évoluera en fonction des différents moments de la journée, offrant ainsi de nombreuses atmosphères...

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.