: Note du metteur en scène
Il est rare de lire une pièce qui analyse avec une précision diabolique les rouages économiques les plus actuels. Il est
encore plus rare qu’un tel sujet donne lieu à une grande pièce, à la fois par sa force narrative et l’épaisseur des
personnages. Tel est le cas de Other People’s Money de Jerry Sterner, qui décrit de manière décapante le capitalisme
contemporain.
Nous savons que le vieux capitalisme “rhénan” est mort depuis longtemps. Finie l’époque du chef d’entreprise familiale
qui exploitait un produit performant ou en créait de nouveaux à la demande du marché. Fini également le capitalisme
des “managers” qui, sans liaison ni familiale ni actionnariale avec le capital, gérait au mieux les intérêts de l’entreprise
et assurait avec force sa place sur le marché.
Aujourd’hui un nouveau type de capitalisme prend le dessus : l’objet en est purement financier et l’objectif le profit
maximum à court terme. C’est à la rencontre et à la lutte entre un vieux chef d’entreprise “ingénieur” qui connaît
parfaitement sa “boîte” (produits, personnel, technique) et un loup financier que nous convie la pièce de Sterner.
La justesse des propos, la puissance de cet affrontement entre un roi de la Bourse et un chef d’industrie mis en
difficulté par la mondialisation, les forces politiques, sociales, humaines mais aussi affectives mises en jeu, tout
concourt à faire de cette pièce un tableau bouleversant, même s’il est plein d’humour, un discours des plus aigus sur le
monde qui nous gouverne.
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