: Lecture
Reconnue très tôt pour son talent dramaturgique, encensée par la critique après sa mort, Sarah Kane fait souvent figure de martyre littéraire. Son suicide, hélas présenté par certains comme l’aboutissement de son oeuvre, a donné prise à la fascination morbide autant qu’il a suscité son rejet. Conscients de cette aura, nous sommes revenus à une lecture sensible de ce texte : Notre lecture, sans a priori.
« La dépression, c’est de la colère »
Cette oeuvre noire et poétique recèle
paradoxalement une incroyable énergie vitale.
Tant que Sarah Kane écrit, elle lutte pour la
vie.
Un personnage féminin écartelé entre le
besoin d’être entendu et la tentation de mettre
fin à sa vie, se débat. La souffrance, moteur de
l’écriture, est en même temps ce qui l’exclut,
ce qui la dévore.
Elle construit un monde imaginaire, lieu de
retranchement. Elle va et vient entre fantasme
et réalité, entre lumière et ténèbres, entre
vivant et mort.
Face à l’insistance de son médecin, elle cède
et accepte les traitements dont elle pressent
les effets néfastes : « Fermons les fonctions supérieure de mon cerveau et peut-être que je serai un peu plus foutue de vivre ».
A ce point du récit, l’écriture se dépouille, les
mots sont jetés en pâture, le rythme s’accélère.
« S’il vous plaît, levez le rideau »
Nous ne cherchions pas Sarah Kane, nous
avons trouvé dans 4.48 Psychose une parole
singulière, un appel à l’aide qui nous a
profondément émus. C’est l’effet de cette
lecture que nous voulons partager, conscients
des pièges tendus par le texte et son auteure,
notamment la caricature de la souffrance.
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