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1962

+ d'infos sur le texte de Mohamed Kacimi
mise en scène Valérie Grail

: Présentation

L'Algérie était pour moi, petite marseillaise, un pays qu'on pouvait atteindre en nageant tout droit pour rejoindre une ville identique à la nôtre, où l'on mangeait aussi des sardines, où les jardins étaient plus beaux et touchaient le Sahara ; la terre d'où venaient les pieds-noirs dont le nom me laissait perplexe ; un quartier surnommé le quartier arabe où l'on ne voyait ni femme ni enfant ; une guerre dont on ne parlait jamais.
Plus tard, alors que l'image de l'Algérie se confondait avec son actualité et que la parole journalistique était son unique langage, j'avais besoin d'entendre parler autrement d'une histoire ainsi déshumanisée. Bouleversée par les textes autobiographiques de Mohamed Kacimi, alors romancier et poète, j'ai voulu faire entendre cette voix singulière de l'autre rive. Parce que le théâtre est un art où l'on peut espérer vaincre nos démons en révélant les passions d'une humanité faite d'utopie, de doute et de fantaisie.
L'idée de 1962 est née lorsque nous avons commencé à travailler ensemble à l'adaptation de ses textes en aller-retour de la page au public, mêlant le récit autobiographique au jeu des acteurs et à la musique, liant les souvenirs intimes à la mémoire d’un pays.


Durant ce travail, j'ai pensé aux enfants qui parlent à haute voix dans la nuit pour conjurer leur peur du noir. Aujourd’hui, pour dénouer l’angoisse de cette nuit algérienne, des enfants de l’Indépendance redonneraient vie à cette année 1962, qui fut celle de tous leurs rêves et de leurs désillusions.
Face à cette dérive des continents qui éloigne chaque jour davantage la France et l’Algérie, face à l’impossible circulation des hommes entre les deux rives, face à la menace qui pèse en Algérie sur la langue, et en France sur la parole, qui liaient les deux communautés, le spectacle est l’occasion de retrouver, sans culpabilité ni nostalgie, ces moments d’histoire faits de la proximité, parfois étouffante, des deux peuples et de leurs espaces. Quand des enfants d’Algérie se tordaient de rire à la veille de l’indépendance en apprenant : La Méditerranée traverse la France comme la Seine traverse Paris.

Valérie Grail

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