Ecrire et traduire collectivement un texte dramatique sur scène

« Le théâtre c’est en réalité la genèse de la création »,
Antonin Artaud, Le Théâtre et son double, 1938.

Pièces jointes #1 initie un travail de recherche sur les Ecritures dramatiques contemporaines visant à finaliser sur scène, un travail d’écriture et/ou de traduction en cours. Attentif à la mise en bouche et en espace de son texte, l’auteur pourra, s’il le faut, y apporter des modifications, et même peut-être, inventer une autre approche de l’écriture, en dialogue direct avec le metteur en scène et son équipe d'acteurs, voire d'artistes œuvrant dans d'autres disciplines scéniques selon la nature des projets d'écriture.
Ce premier laboratoire in vivo propose, à cet effet, de sensibiliser le public au processus global de l’écriture dramatique en conviant différents acteurs, français et catalans, de la scène contemporaine (auteurs, traducteurs, éditeurs, comédiens). Un projet qui s’articulera autour d’une résidence ouverte au public, du 22 au 29 février à l’Usine de Tournefeuille, et d’une manifestation publique, elle-même déclinée en lectures dramatisées, tables rondes et échanges entre les participants et le public, le 10 mars au Théâtre Sorano.

Depuis sa création en 1991, la Compagnie Jean Séraphin s’intéresse aux écritures vivantes. Sensibilisée aux œuvres de Valère Novarina et d’Antonin Artaud, entre autres, la compagnie cherche avec ce projet à amener l’écriture à son accomplissement à travers la recherche scénique et corporelle, « seul endroit où ça passe », selon Valère Novarina. Levée sur scène, l’écriture « prend corps ».

Pour moi nul n'a le droit de se dire auteur, c'est-à-dire créateur, que celui à qui revient le maniement direct de la scène, écrivait Antonin Artaud dans Le théâtre et son double. Avec Pièces jointes #1, la compagnie Jean Séraphin tente non pas de minimiser le travail de mise en scène mais de l’élargir à l’ensemble des acteurs de la création. Ainsi, en abordant le processus d’écriture(s) dans sa globalité, la compagnie Jean Séraphin, en collaboration avec des artistes de la Sala Beckett / Obrador Internacional de Dramatúrgia, cherche à proposer une nouvelle approche de l’écriture dramatique. Ecriture de l’œuvre, écriture scénique et corporelle, travaux de traduction, d’édition, de promotion, d'accompagnement à la production, la diffusion…tous les rôles alors sont mis à contribution, sur le plateau, lieu d’accomplissement d’une création.

Une initiative qui justifie la volonté de ne programmer qu’une ou deux résidences-manifestations publiques par an.

Dans le même souci d’aider à l’émergence et à la promotion de la scène contemporaine, Pièces jointes #1, focalise son attention sur une zone géographique. Pour le premier volet de cette série, la compagnie Jean Séraphin a choisi cette année la Catalogne et, plus particulièrement, des artistes liés à la Sala Beckett / Obrador Internacional de Dramatúrgia. Cet espace de création et d’expérimentation théâtrales, animé par la même dynamique de recherche sur l’évolution des écritures vivantes, regroupe entre autres, Carles Batlle, figure majeure de la scène contemporaine catalane. Auteur invité, Carles Battle disposera de la semaine de résidence pour traduire en français avec la collaboration de Fabrice Corrons, son nouveau texte, Zoom, qui sera ensuite proposé à la scène et au public lors de la manifestation du 10 mars, au théâtre Sorano.

Au cours de cette même journée, des textes de Pau Miró et d'Estève Soler, seront mis en espace par Alain Piallat avec trois comédiens français, Denis Lagrace, Julie Pichavant, et Reynald Rivart. Les rencontres avec ces auteurs lus et Josep Maria Benet I Jornet et Helena Tornero, autres figures de la scène catalane, viendront rythmer la manifestation en offrant un aperçu du théâtre catalan d’aujourd’hui et en abordant les thématiques du théâtre contemporain.

Enfin, les élèves du Conservatoire à Rayonnement Régional de Toulouse s’immisceront par surprise dans le projet sous forme d’Impromptus. Une programmation qui répond à la sensibilité qu’Alain Piallat développe depuis longtemps pour l’inattendu et qui permet en outre à de jeunes artistes de participer à cette journée ouverte sur l’évolution des formes théâtrales.

Avec ce laboratoire, la compagnie Jean Séraphin s’est appuyée sur les problématiques de la scène dramatique contemporaine pour tenter d’y répondre. L’objectif n’est toutefois ni de trouver des réponses concrètes et définitives, ni de définir un nouveau langage mais bien plus de mettre à l’épreuve et à l’observation de nouveaux outils et de miser sur un travail commun qui ne néglige aucun maillon de la chaîne.

Pour toute information complémentaire ou si vous souhaitez rencontrer les artistes, veuillez prendre contact directement auprès d’Alain Piallat, de préférence par téléphone au 06 74 42 88 00 ou par courriel à seraphin.jean@gmail.com