Voilà vingt-cinq ans que Cheyne publie de la poésie. Vingt-cinq ans de découvertes, de rencontres fortes, de voix accompagnées. Tout juste le temps de faire deux cent cinquante livres, soit une goutte d’eau dans l’océan de la surproduction éditoriale. Mais sans doute aussi un peu d’air et de lumière : c’est ainsi, du moins, que nous rêvons notre maison.
Une maison où les livres sont des actes de création et non le résultat de savants calculs de marketing attachés à cerner la supposée demande du lectorat. Une maison pour l’auteur comme pour le lecteur. Où le premier est écouté et le second reconnu.
Si le poème, en effet, naît d’un mystère singulier, il ne prend sens qu’en allant à la rencontre du lecteur, comme une offre faite à celui qui ne l’attendait pas, qui demandait si peu… Mais qui s’en trouvera peut-être, au détour d’une page, heureusement surpris, saisi et soudain conforté. Voilà : entre le poète et ses lecteurs inconnus, nous tendons des fils, simplement, vigoureusement.
Tel est notre métier, telle est notre joie.