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Etre ou ne pas voir

+ d'infos sur le texte de Manuel De Col
mise en scène Manuel De Col

: Construction du spectacle

«Être ou ne pas Voir» sera composé en partie de textes courts, de musiques et de visuels à voir en silence.


Scénographie / espace de jeu


L'idée est que le spectateur se retrouve comme devant son poste de télévision. L'action se déroule sur la scène, mais aussi en coulisse, ou du moins, je le laisse supposer.


Le temps et la non-action
J'aime aborder cette notion de temps par la notion de la non-action.
Les instants de silence, le personnage figé, les mouvements rapides ou ralentis, les sorties du personnage de l'espace de jeu, l'action en coulisse, me permettent de renforcer la captation du regard. L'envie est d'amener le spectateur vers un espace où il se sente surpris, en attente.
L'espace de jeu est quant à lui dépouillé. Les décors sont les instruments de musique et les accessoires peuvent devenir à leur tour objets musicaux.
J'ai recherché à créer un espace libre et d'une certaine beauté où le personnage peut s'intégrer et y apporter ses sentiments et incertitudes.


La lumière


Eclairer, ce sera mettre en lumière, choisir de mettre en évidence une situation.


L'éclairage du spectacle,comme les médias à la télévision et l'ordre hiérarchique de marteler l'évenement, sera de choisir de mettre en évidence une situation (un fait d'actualité) par rapport à une autre.


Repères scéniques
L'idée est de divisé le plateau en 4 rectangles égaux.
Un jeu de combinaison se fera en jouant sur l'eclairage des 4 parties.
Un rectangle, deux, trois ou les quatres ensemble.
L' on y apportera de légères fluctuations d'intensités suivant la narration et les états du personnage .


Le rapport au spectateur


Tension / doute
Léonar évoque d'autres personnages qu'on ne voit pas, qu'on ne connait pas :
« on » dit, « on » m'appelle... Quand Léonar parle en s'adressant à quelqu'un dans l'histoire, il s'adresse à ce « on » et en même temps au public. Le public ne sait pas si Léonar s'adresse à lui ou à quelqu'un d'autre.
Il ne sait pas non plus qui est ce « on ». Le doute doit rester en action. Il faut, pour le spectateur, que l'ambiguïté soit présente, j'aime qu'il sente à des instants précis une faible tension envers luimême mais sans en être vraiment sûr.
Léonar peut aussi s'adresser directement au spectateur et le repositionner dans un rapport au réel dans l'instant présent en le « sortant » de la pièce momentanément.


La répétition des événements


A partir d'un espace de jeu dépouillé et l'utilisation de différents mouvements de temps, l'idée est de proposer différents « scénarios » issus d'une même situation.


Je souhaite montrer qu'une même situation peut être modifiée sensiblement ou majoritairement selon la manière de résumer l'événement. Je fais encore une fois allusion à la télévision et à sa façon particulière de traiter l'information.


La répétition visuelle et/ou auditive influence de plusieurs manières la perception de l'individu. Le spectateur voit la première fois une séquence et l'aborde de manière nouvelle en toute neutralité. Il va s'emmagasiner des repères construits de façon subjective. Sa vision est en quelque sorte déjà formatée. Il n'est plus neutre.


A la deuxième représentation de la même séquence, répétition immédiate ou différée dans le temps, le spectateur sera d'abord surpris de revoir la même séquence. Il va ensuite, dès la reconnaissance de la situation déjà vécue, se reconnecter à ses repères établis lors de la première vision de la scène.


A partir de cet instant, soit il se laisse porter par les événements qu'il perçoit, ou au contraire il éprouve une sensation de lassitude, voire de rejet. Tout dépendra de sa façon d'appréhender le monde qui l'entoure. Quelque soit son choix, déjà il se positionne. A la fin de la deuxième séquence, il remarquera qu'il vient de vivre deux événements qu'il a éprouvés de façon différente émotionnellement et subjectivement. Dans le cas d'une troisième proposition de la même séquence, l'effet sera identique mais plus accentué.


L'homme a le pouvoir de créer du sens en détournant les mots, les gestes et les faits suivant le but qu'il recherche.


A terme, j'essaie de démontrer l'influence des médias sur notre perception du monde et la nécessité de rester attentif quant à notre acceptation volontaire ou non de ces manipulations d'images et de langages.


Le personnage


Du latin Leos, peuple, et nardus, nard, herbe odoriférante. Léonard veut dire odeur du peuple, car l’odeur d'une bonne renommée attire le peuple à lui.


C'est un personnage intelligent et sans aucune fierté, haut dessus de toute vérité. Ses gestes sont précis ou au contraire complètement incontrôlables. Il chuchote ou appuie son langage pour aller au plus près des apparences. Il peut utiliser un langage poétique ou très cru. Il porte souvent son regard vers le haut et vers le bas, comme s'il voyait au delà de l'amour.
Léonar accuse. Il est sans complaisance, sans passion.
Pour Léonar, ceux qu'il montre du doigt, c'est avant tout les médias. Il veut dire le caché, montrer le non-dit des discours de ceux qui nous marionettisent.

Manuel De Col

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