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En Attendant Lagarce

mise en scène Esther Bastendorff

: Note du metteur en scène

Quatre acteurs (qui se connaissent, se sont connus, croient se connaî-tre), se retrouvent une dernière fois sur scène pour jouer une pièce de Jean-Luc Lagarce et attendent. Alors ils parlent, du passé, des autres, de ce qui les lie, du théâtre. Mais surtout ils parlent pour combler un manque et faire entendre leur amour, leur tendresse, leur révolte. Ils répètent des mots jusqu’à l’épuisement, jusqu’à les déshabiller pour n’en laisser qu’une toute petit empreinte, une impression, un malaise ou un rire.


La scénographie met en évidence quatre espaces : le public, la scène, les coulisses (et loges) et les lisières entre ces différents lieux. Ce qui se passe parfois en coulis-se est aussi important que ce qui se déroule sur scène lorsque les personnages mettent leur masque de comédiens et se mettent en scène. Chaque personnage est dans sa solitude, dans sa bulle, mais le théâtre et le langage, sont là pour faire éclater ces bulles. Des chaises sont à dis-position des acteurs/personnages pour les aider à trouver leur place. Qui sont-ils ? Pourquoi sont-ils acteurs ? Que veulent-ils nous transmettre ? Que restera-t-il d’eux après leur passage, après le spectacle ? Je souhaite aussi faire entendre derrière ces thèmes, l’humour et le décala-ge si cher à Lagarce, car ce langage répétitif et déstructuré rend les personnages et les situa-tions drôles et décalées. C’est un langage vif et dynamique, et les spectateurs comme les ac-teurs, s’en amusent.


Les personnages émergeront comme d’une photo. Une toile séparant la scène des loges sera tendue en fond de scène sur laquelle des vidéos et photos seront projetées. Pour évoquer le sou-venir du corps et les réminiscences qui envahissent les personnages.


La pièce sera ponctuée par des chorégraphies répétitives, comme un gimmick musical. Comme si les personnages devenaient parfois des pantins ou des robots, observés, voire dirigés par l’au-teur. Les différentes scènes seront accompagnées d’une musique au piano (préludes de Bach) et de sons électros. Une musique qui ressasse, qui tourne, qui épuise et qui va contre la parole des personnages, qui essaient de les faire taire.


« En attendant Lagarce » est avant tout pour moi, un hommage au théâtre et à ceux qui le font : les acteurs et les auteurs. Le théâtre est une urgence qui pousse les hommes à sublimer leurs peurs et leurs fragilités pour ne pas disparaître complètement, pour laisser une empreinte, une trace, un « vague souvenir ».

Esther Bastendorff

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