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Sozaboy (Pétit Minitaire)

d'après Sozaboy de Ken Saro-Wiwa
mise en scène Stéphanie Loïk

: ETRE ENFANT EN AFRIQUE

Aujourd’hui l’enfance change de façon très rapide et très radicale partout dans le monde, même dans les pays les plus riches et qui se disent les plus développés.
Mais c’est dans les régions les plus pauvres et les plus politiquement instables, comme beaucoup de pays d’Afrique, que ces changements prennent les formes les plus spectaculaires et semblent les symptômes d’une véritable mutation sociale.


Bouleversées et décalées, les représentations de l’enfance, instables et fortement ambivalentes, deviennent les signes brouillés d’un monde inquiétant.


Dans le même temps, aux enfants-victimes des grandes catastrophes contemporaines – déplacements de populations, famines, guerres, sida, etc – s’opposent les enfants-bourreaux, sauf que ce sont parfois les mêmes. Aux enfants gâtés s’opposent les enfants des rues. Des enfants sont vendus comme esclaves, d’autres recrutés comme soldats et ceux-ci peuvent prendre le pouvoir ou aider à le prendre, comme le peuvent aussi ces enfants-sorciers que leurs parents redoutent.


L’enfance est devenue un état indéfinissable, sans frontières fixes, où tous les stéréotypes sont ébranlés, toutes les valeurs remises en question. Il est devenu difficile de chanter, comme pouvait le faire encore Senghor, la magie du royaume de l’enfance.


Mais il est permis d’espérer que de ces bouillonnements naisse un monde nouveau.


« Nous sommes les victimes des exploitations et des abus de tous genres. Nous sommes les enfants de la rue. Nous sommes les enfants de la guerre. Nous sommes les orphelins du sida. Nous sommes les victimes et nos voix n’ont pas été entendues. »
« Il faut que cela cesse. Nous allons écrire pour témoigner ».


Quand la littérature africaine des dernières décennies prend l’enfance pour objet et l’enfant pour héros, ou même pour narrateur, elle dresse plutôt un sombre tableau de l’enfance.


Entre Sozaboy de Ken Saro-Wiwa et Allah n’est pas obligé d’Ahmadou Kourouma, deux romans dont les héros-narrateurs sont des enfants ou de très jeunes gens engagés comme soldats dans des conflits qui ne les concernent pas, la comparaison est intéressante. Ce sont deux romans aux prises avec l’histoire, mais de façon très différente.


Sozaboy peut être lu comme un roman d’apprentissage dans lequel le personnage cherche à tirer des leçons de son expérience, même s'il débouche finalement sur le désespoir.

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